Il y a deux fautes opposées que l'on commet habituellement, concernant le message de l'Évangile :


a) Beaucoup supposent que c'est le même message qu'ils ont entendu toute leur vie à l'église, et dans les réveils. Presque tous y croient, et personne, sauf les athées ou les communistes, n'est sérieusement contre. Une curiosité renouvelée pour ce message est comme une seconde invention de la roue. Pourquoi tant d'agitation ?


b) L'erreur opposée est de supposer que parce que l'Évangile est différent, il doit être une énigme théologique complexe et difficile, que peu de gens peuvent démêler. Ces deux idées sont fausses, et on comprend vite pourquoi.


c) L'Apocalypse décrit « l'Évangile éternel » annoncé « à toute nation, tribu, langue et peuple... avec une forte voix », et triomphant avec un mouvement final qui a « une grande autorité », et illumine « la terre » de sa « gloire » (Apocalypse 14:6-12; 18:1-4). Des cinq milliards d'âmes de la terre, trois milliards et demi ne sont pas chrétiens du tout, et parmi ceux qui désirent l'être, seul un petit pourcentage semble manifester le fruit de l'Évangile - une vie nouvelle. Beaucoup de chrétiens supposent que leur doctrine de la justice par la foi est la même que celle qu'enseigne la Bible. Mais l'Apocalypse révèle aussi Christ disant à son Église d'aujourd'hui qu'elle est « pauvre », tandis qu'elle s'imagine être « riche » (Apocalypse 3:14-17).


Si en fait, nous étions « riches » dans notre compréhension de l'Évangile, le monde n'aurait-il pas déjà entendu son message ? Paul dit que « l'évangile... est la puissance de Dieu pour le salut ». Jadis, il a mis le « monde sens dessus dessous », quand on le proclama dans sa pureté (Romains 1:16; Actes 17:6).


Ce chapitre veut démontrer aussi que la deuxième position ne peut pas être vraie. Le message est simple; même un enfant peut le comprendre. La seule difficulté est que notre orgueil profond doit être mis de côté. La véritable justice par la foi couche toujours la gloire de l'homme dans la poussière, y compris la gloire que les professeurs et les prédicateurs trouvent si tentante.


L'histoire des agissements de Dieu avec son peuple prouve qu'il « a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages... et les choses méprisées, Dieu les a choisies, et aussi les choses qui ne sont rien pour anéantir les choses qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie en sa présence » (1 Corinthiens 1:27-29).


Un enfant peut voir et comprendre la différence claire entre la véritable justice par la foi et ses habiles contrefaçons; les sages à leurs propres yeux, ne le peuvent pas. Seuls ceux qui ont « faim et soif de la justice (par la foi) » peuvent être rassasiés (Matthieu 5:6).


La différence fondamentale est la motivation


Il y a trois motivations généralement employées pour amener les gens à devenir chrétiens :


a) Le désir de s'assurer une récompense au ciel. Naturellement, tous nous voulons avoir une place au ciel. Cette motivation n'est pas mauvaise, mais elle n'est pas efficace, car elle n'est pas durable. Satan peut trouver un moyen de nous faire oublier cette ambition. Si l'espoir d'une récompense est la raison pour laquelle nous servons Christ, le trompeur inventera une tentation qui finalement sera plus forte que ce désir. Il sait que nous avons du prix, et il continuera à faire des enchères jusqu'à ce qu'il nous amène à nous effondrer. Nous capitulerons à cause d'une motivation basée sur le moi, peut-être inspirée par la terreur, préférant un « tiens » de supposée sécurité charnelle aux « deux tu l'auras » des promesses de Dieu.


b) La peur d'être perdu en enfer. C'est l'autre face de la même médaille. Il est naturel aussi de ressentir cela. « Par peur de la mort », nous sommes « toute notre vie soumis à la servitude » (Hébreux 2:15). Cette motivation non plus n'est pas mauvaise, mais elle ne peut pas non plus produire un caractère vraiment désintéressé. Elle aussi échouera devant une tentation forte et attrayante. Sachant que nous valons un « prix » suprême, Satan peut présenter une tentation si enracinée dans une peur immédiate qu'elle effacera la peur future d'être perdu.


Ce sera finalement l'épreuve terrible de « la marque de la bête ». (Voir Apocalypse 13:11-18; 14:9,10). Le danger est que des foules de chrétiens superficiels succomberont, sauf s'ils reçoivent une aide spirituelle. C'est la raison du message spécial du « troisième ange » d'Apocalypse 14.


c) Le désir d'avantages personnels immédiats, cela est aussi naturel et compréhensible. Si la présentation est habile, « vendre l'évangile » comme de bons vendeurs qui satisfont les besoins des clients, peut produire des résultats d'évangélisation qui semblent bons maintenant. Mais cette motivation ne peut rien produire de plus que le dévouement constaté dans la religion populaire actuelle. Même si nous baptisons encore un milliard d'âmes ayant cette motivation, nous ne hâterons pas la venue du Seigneur, car cela ne peut pas préparer un peuple pour son retour.


La source du dévouement tiède


Ce sont ces motivations qui produisent maintenant une tiédeur de dévouement « laodicéenne », et qui, à la fin, nous motiveront à capituler devant notre ennemi très adroit, quand il inventera sa tentation finale. Ce jugement final sera terrible, quand les foules qui jusqu'alors auront paru être du bon grain, se trouveront être de la balle que le vent emporte (Cf. Jérémie 23:28; 1 Corinthiens 3:11-15).


Les évangélistes peuvent être des vendeurs dont la technique est empruntée aux méthodes commerciales à succès : créer chez l'interlocuteur un sentiment de besoin, puis le convaincre qu'il doit acheter ce produit pour satisfaire ce besoin; et lui montrer comment ce produit va satisfaire son intérêt centré sur le moi. Pour défendre cette motivation, on peut dire qu'elle a souvent été employée dans le passé, même au temps biblique. Mais cela ne signifie pas qu'elle préparera un peuple pour le retour de Christ.


Ne pouvons-nous pas voir ce qui arrive ? Le ressort de l'intérêt reste toujours le moi, cet égo encombrant. Les appels ultérieurs à regarder à Jésus au lieu de soi-même, deviennent de vains mots. « Contempler Jésus » reste toujours rattaché à ce motif de l'intérêt pour l'égo et de l'insécurité. Ainsi la racine profonde de la peur n'est pas supprimée; elle est juste enfouie plus profondément.


Par contraste, la motivation à laquelle l'évangile fait appel, est une foi inspirée par la croix. C'est une « voie plus excellente ». Paul dit aux Galates que dans sa prédication « Jésus-Christ a été clairement présenté parmi eux comme crucifié ». Leur réaction fut phénoménale. En écoutant, leurs oreilles se changèrent en yeux, et ils attachèrent un grand prix à la signification de la mort du Fils de Dieu pour eux. C'était « l'écoute de la foi » (1 Corinthiens 2:1-4; Galates 3:1-5). Paul avait appris une leçon amère avec le quasi échec de sa prédication à Athènes. Quand il arriva à Corinthe, il « décida de ne rien connaître parmi eux, sinon Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ».


Les apôtres, au début, présentèrent ce que Dieu avait fait par le sacrifice de la croix, et non ce qu'il fallait à l'homme pour sa sécurité personnelle. Ainsi, ils purent éviter les motivations usuelles fondées sur l'égo du coeur, et faire appel directement au sentiment latent d'émerveillement, de crainte respectueuse et d'appréciation par le coeur, que l'amour fantastique de Dieu peut faire renaître en l'homme. Une capacité de réponse surgit en chacun de nous, car « Dieu a départi à chacun une mesure de foi » (Romains 12:3).


Cette « mesure » (en grec Metron) peut être illustrée par l'exemple de ma voiture Honda. J'avais acheté un modèle « Jane » ordinaire, et j'y avais installé moi-même un poste radio. Bien que cette radio ne fasse pas partie de l'équipement standard de ce véhicule, je trouvai agréable de constater que les constructeurs Honda avaient cependant conçu un « métron » ou emplacement ayant capacité de recevoir une radio. Il y avait une ouverture prévue pour loger un poste radio, et même des trous préparés pour les haut-parleurs, y compris des fils électriques déjà inclus. Ainsi, de même, aucun être humain ne naît avec l'amour divin déjà « construit » en lui : cet amour doit être « importé et installé ». Mais Dieu a déjà « construit », pour ainsi dire, en nous la capacité d'apprendre à apprécier cet amour, si bien que nous pouvons le recevoir en nous.


La semence d'une telle « écoute de la foi » produisit une moisson de premiers chrétiens qui n'étaient pas des tièdes. Beaucoup sacrifièrent tout pour celui qui avait tout sacrifié pour eux, et ils chantèrent des hymnes en allant au martyre dans l'arène. Le véritable message de l'évangile retrouve cette motivation fondée sur Christ, et la différence se manifeste clairement entre être « sous la loi » et être « sous la grâce » (Romains 6:14,15).


« Sous la loi » et « sous la grâce »


Le sens habituel de « sous la loi » est « sous la condamnation de la loi ». Bien que ce soit vrai, c'est seulement vrai en partie. Quand Christ est mort, il « a subi la mort pour tous les hommes », et acquitté la pénalité du péché pour tous les hommes (Hébreux 2:9). Donc, dans un sens légal, Christ a déjà subi la condamnation de la loi que nous méritons. Ainsi, cette idée populaire de « sous la loi » se réduit à une expression dénuée de sens. Pour saisir le sens de ces mots « être sous la loi », on doit découvrir le sens de leur contraire - être « sous la grâce ».


Si quelqu'un a risqué sa vie pour vous sauver de la mort, et si vous comprenez combien il a couru de risque pour vous, vous vous sentirez ensuite toujours son obligé, et cette gratitude vous motivera pour faire tout ce que vous pourrez faire pour lui. Vous ne penseriez pas à lui demander une récompense; vous voudriez lui en donner une.


Être « sous la grâce », c'est avoir une nouvelle motivation imposée par l'appréciation de l'amour de Christ pour nous, qui nous fait lui dire « merci ». Dès lors, nous ne pouvons pas nous permettre de limiter le prix de notre sacrifice pour lui, ni de poser des questions pour connaître le maximum ou le minimum qu'il attend de notre part, ni le maximum que nous devons sacrifier pour obtenir notre récompense.


Nos questions puériles pour savoir si ceci ou cela est un « péché qui nous tiendra hors du ciel » se réduiront à leur propre mesquinerie. Nous oublions nos efforts en vue d'une récompense pour avoir des « étoiles sur notre couronne », et notre inquiétude c'est d'aider afin de le couronner « Roi des rois et Seigneur des seigneurs ».


Telle était la motivation qui a plu aux premiers chrétiens. « Le Fils de Dieu s'est-il donné pour moi, mourant comme un criminel sur une croix romaine, subissant ma deuxième mort, abandonné par Dieu ? Oh, il faut que, désormais je vive pour lui ! » Voici le résultat : un dévouement illimité, magnifique complément dénué de légalisme égocentrique (Cf. 2 Corinthiens 5:14,15; 11:23-30).


Être « sous la loi » est juste le contraire, c'est avoir le sentiment du « je dois faire ceci, ou je dois être plus fidèle, où je dois me sacrifier davantage, ou je dois arrêter cette mauvaise habitude, ou je dois lire plus ma Bible, et prier plus, ou je dois témoigner davantage, etc. » La motivation fondamentale est toujours la peur d'être perdu ou l'espoir d'une récompense au ciel, ou la recherche d'une plus grande sécurité ici-bas.


Ainsi, la motivation du « sous la loi » en vue d'une vie saine dégénère en une recherche d'une vie plus heureuse et plus longue pour notre plaisir immédiat, plutôt que pour avoir un esprit plus clair et un corps plus sain pour servir celui qui est mort pour nous.


Supposons que je sois tenté fortement de commettre adultère. Si je dis non, par peur d'un herpès ou du SIDA, ou de peur que le pasteur ou le comité d'église, ou ma femme, ou mes amis l'apprennent, j'ai fait le bon choix pour une mauvaise raison. Ceci serait la motivation de quelqu'un qui est « sous la loi ».


Mais si je dis non, comme Joseph en Égypte - Comment puis-je faire ce grand péché contre Dieu ? – parce que je ne peux pas supporter l'idée d'attirer la honte et la disgrâce sur Christ, et d'ajouter à sa souffrance, je suis poussé par une nouvelle motivation, je suis « sous la grâce ».


Simplicité de la justification par la foi


L'idée commune est que la justification par la foi est purement une déclaration légale faite il y a des millions d'années lumière, et qui n'a pas de relation avec votre coeur. Quand vous « acceptez Christ » verbalement, vous mettez en route le mécanisme céleste. Votre nom est enregistré par l'ordinateur de Dieu, et vos avantages éternels de sécurité sociale sont à ce moment portés au crédit de votre compte. Votre décision a fait commencer ce processus d'acquittement légal. Un élément d'orgueil peut intervenir ici, vous avez fait débuter le processus qui a rendu votre salut effectif. Quand vous arriverez au ciel, vous pourrez vous vanter d'être là parce que vous avez pris la « décision pour Christ ».


C'est le dernier bastion du légalisme qui paraît si difficile à reconnaître pour les chrétiens consciencieux. En contraste, le Nouveau Testament dit que les saints sont sauvés à cause de la décision de Christ de les sauver.


Ils décident simplement de ne pas lui résister ! Il ne peut pas y avoir d'orgueil ni de « vantardise » dans la vraie foi. Paul comprit combien tous nous participons à la culpabilité du « monde entier », combien « tous ont péché », combien tous nous sommes impliqués dans le péché d'Adam. « Tous pareillement ont péché » (Romains 3:19,23; 5:12). La mort s'est étendue à tous les hommes, car ils ont tous péché ». Aucun de nous n'est naturellement meilleur que quiconque. Comme tous les lions sont par nature des mangeurs d'homme, de même tous les hommes sont par nature « ennemis de Dieu », et puisque « quiconque hait son frère est un meurtrier », automatiquement, nous sommes tous « pareillement » par nature coupables de la crucifixion du Fils de Dieu (Romains 8:7; 1 Jean 3:15), selon Paul et Jean. Un auteur moderne anglais exprime bien cette vérité :


Fondamentalement, il y a un seul péché – la rébellion de la volonté humaine contre la volonté de Dieu. Dans la mesure où ma volonté propre est rebelle, elle est d'accord avec tout acte de meurtre, de rapt ou d'oppression commis ce jour dans le monde. Mes actes privés d'égoïsme commis aujourd'hui, quoiqu'ils puissent me sembler insignifiants, me placent néanmoins du côté de ceux dont les actes les plus sensationnels de cruauté ou de convoitise font une vaste publicité à la rébellion de la volonté humaine. Ils me placent dans une alliance profonde de sympathie avec le meurtrier, l'escroc et le débauché. Moi aussi, comme eux, j'adore le moi; un peu plus prudemment et subitement peut-être, étant un peu plus sensible qu'eux au prix terrestre de l'extravagance dans de telles matières - mais Dieu fait-il attention à cette touche supplémentaire de prudence et de subtilité mondaine ? Il regarde de haut aujourd'hui une humanité qui s'est engagée dans l'obéissance ou la désobéissance. Il n'y a pas de troisième possibilité, pas de discrète façon de garder le silence entre les multitudes qui louent et celles qui blasphèment. Dans tous nos actes, nous célébrons ou nous blasphémons. (H. Blamires, The Will and the Way, pp. 60-63)


Mais il y a aussi la bonne nouvelle dans ce que Paul dit, et qui, à première vue, paraît être déprimant. Comme tous ont péché, continue-t-il, de même tous sont « justifiés » gratuitement par sa grâce. La machinerie céleste agit déjà longtemps avant que vous preniez votre « décision » de servir le Seigneur ! Puisque la justification est « gratuite », il faut que tout le monde soit concerné; autrement, elle ne pourrait pas être gratuite.


Dieu lui-même a pris l'initiative - « Dieu a destiné Christ par son sang à être victime propitiatoire... pour montrer sa justice » (Romains 3:25). Notons que c'est le « sang qui accomplit la propitiation.


Une propitiation est une offrande qui change l'inimitié ou l'éloignement de quelqu'un en amitié. Il n'est pas sensé de dire que le sacrifice de Christ rend le Père favorable, car il nous a déjà tellement aimé qu'il a donné Christ pour nous. C'est Dieu le Père qui « a destiné » Christ à la croix, afin qu'étant « élevé... il attire tous les hommes à lui, à la vue du sang (Jean 3:16; 12:31).


Il n'est pas sensé non plus de dire que le sang rend le diable propice, ou l'achète. Il est toujours notre ennemi. Qui donc ce sang rend-il propice ? Certains disent qu'il y a là l'accomplissement d'une froide manœuvre légaliste - que la loi a été satisfaite ou que la justice a été rendue. Mais si vrai que soit ce concept légaliste, la Bonne Nouvelle annonce quelque chose qui réchauffe et qui touche le coeur. La loi ou la justice sont des entités abstraites qui n'ont pas de coeur. Nous, nous avons un coeur qui peut sentir et avoir besoin de réconciliation. Nous sommes émus à la vue de ce « sang » et cela nous rend favorables.


Quand le pécheur cesse de résister et permet à son coeur orgueilleux de fondre devant cette croix, il se réconcilie avec Dieu, et cela signifie qu'il est transformé. Alors la justification par la foi se produit. C'est le processus qui le rend complètement obéissant à la loi de Dieu. Autrefois, il désobéissait et il était égoïste. Il a toujours une nature pécheresse, mais maintenant, la foi agit, et il ne satisfait plus ses impulsions égoïstes. Il les crucifie. Il n'est plus égoïste. Il n'a pas de pensée de récompense pour lui-même. Jadis esclave de la peur égoïste de la punition, maintenant il est esclave de l'amour de Christ, et il dit avec Paul : « L'amour de Christ nous presse ». C'est ce que signifie être « sous la grâce ». Il triomphe « tout comme » Christ a triomphé.


L'oeuvre que la justification par la foi accomplit


a) Elle rend le croyant obéissant à la loi de Dieu, non en déracinant sa nature pécheresse, mais en le rendant capable d'en triompher.


La Bible dit que Dieu justifie les impies (Romains 4:5). Cela ne veut pas dire que Dieu glisse ou ferme les yeux sur les fautes du pécheur, de sorte qu'il est considéré comme juste, alors qu'il est réellement mauvais; mais cela signifie qu'il fait de cet homme un « observateur de la loi » (Romains 2:23; Jacques 4:11). Quand Dieu déclare juste un impie, celui-ci devient obéissant. Non pas simplement d'une façon extérieure, de sorte que sa conduite est conforme, alors que le cœur intime demeure mauvais. Le coeur est réconcilié avec Dieu ! C'est pourquoi il ne peut pas y avoir de condition plus élevée que celle de la justification. Elle fait tout ce que Dieu peut faire pour un homme, sauf de le rendre immortel, ce qui se produit seulement à la résurrection. Bien sûr, la foi et la soumission à Dieu s'exercent continuellement pour conserver la justice - pour rester obéissant.


La parole de Dieu qui annonce la justice produit la justice. Quand le pécheur croit et reçoit cette parole dans son coeur par la foi, la justice de Dieu commence à porter des fruits dans sa vie. Et puisque c'est dans le coeur que se trouvent les sources de la vie, il en résulte qu'une nouvelle vie débuta en lui; et cette vie est une vie d'obéissance à la loi de Dieu. La sanctification est un processus de croissance et de maturité spirituelles qui dure toute la vie, mais elle n'acquiert pour personne le droit d'entrer au ciel. Ce « droit » reste la justification par la foi; « l'aptitude » à vivre au ciel est la sanctification.


b) La foi qui sauve est puissante


La définition usuelle de la foi est la « confiance », une expérience centrée sur le moi, de la volonté de se saisir d'une certitude de sécurité. Nous avons confiance en la police, car nous avons peur d'aller dans les rues sans elle; nous avons confiance en la banque, car nous avons peur de cacher notre argent; nous avons confiance en la compagnie d'assurances, car nous avons peur que notre maison puisse brûler ou que notre auto soit détruite. Dans chaque cas, la confiance repose sur une peur intime d'une perte personnelle. La foi en Christ est-elle de même centrée sur le moi ?


Ce n'est pas la foi du Nouveau Testament. Quand les apôtres ont voulu parler de la confiance, ils avaient des mots grecs pour exprimer cette notion : peitho ou elpizo. Mais ils n'ont jamais confondu la foi avec la confiance basée sur le moi. En grec la foi est « pistis » et avoir foi est « pisteno ». Pour eux, la foi était une appréciation du coeur de l'amour magnifique manifesté à la croix de christ (Jean 3:16; Galates 5:6 etc.). Bien sûr, la foi inclut un élément de confiance, mais c'est seulement une partie de la question, et non le tout. Il n'y a rien d'égoïste dans la foi véritable.


c) L'authentique justification par la foi n'a pas de sens en dehors de l'appréciation de l'intime proximité de Christ par rapport à nous.


Les premiers apôtres comprirent clairement comment Christ a pris notre nature. Mais, durant les siècles suivants, certains qui s'opposèrent à la Bonne Nouvelle ont cherché à le bannir loin de nous, supprimant son héritage génétique de notre nature. Le dogme catholique romain de l'immaculée conception chercha à éloigner Christ de nous, en déclarant que sa mère, la Vierge Marie, fut « désolidarisée » de la race humaine.


Les pauvres êtres humains déchus n'ont pas de force dans leur chair pour les rendre capables de garder la loi de Dieu. Ainsi Dieu impute aux croyants la justice de Christ qui a été fait « en la ressemblance de la chair pécheresse », de sorte que « la justice de la loi » puisse s'accomplir dans leur vie (Romains 8:3,4). Christ a pris sur lui la nature de l'homme, et imputera et communiquera sa propre justice à ceux qui croient, c'est-à-dire qui apprécient son sacrifice. « L'union avec Christ » devient ainsi plus qu'une simple formule théologique.


La justification par la foi, dans le Nouveau Testament, procure l'espérance aux désespérés, la force aux faibles, la vie à ceux qui sont morts dans le péché. Mais cette vérité tombe-t-elle par inadvertance dans l'erreur de l'opinion catholique romaine qui dit que la justification est méritoire et « rend juste » ? Les deux opinions sont aussi différentes que la nuit et le jour.


L'Évangile éternel d'Apocalypse 14 perce le brouillard des siècles du catholicisme et du protestantisme pour présenter la doctrine plus brillante de la vérité infiniment lumineuse du Nouveau Testament.


Comment la Bonne Nouvelle pénètre dans ce message


Un soi-disant « évangile » sans la Bonne Nouvelle est une contrefaçon. Tout le poids du message des apôtres réside dans la « bonne nouvelle » (Actes 13:32-34). Ceci ne donnait pas la fausse assurance de se fier à son expérience personnelle. Toute la valeur de leur message était la mesure immense de la fidélité de Dieu, en qui on devait avoir confiance (Romains 8:26-39).


Notre problème est notre éloignement à l'égard de Dieu, à cause de notre culpabilité et de notre opinion déformée de son caractère. Des difficultés et des déceptions font naître de mauvais sentiments. Pourquoi ne fait-il pas davantage pour nous aider ? Paul a supplié : « Soyez réconciliés avec Dieu », croyez la vérité au sujet de son caractère, laissez le sang de Christ vous purifier, et que votre inimitié soit guérie, et que votre culpabilité soit supprimée (2 Corinthiens 5:20). Alors la foi peut agir et produira des œuvres puissantes de justice dans la vie.


Maintenant, il est temps « d'aller avec audace devant le trône de grâce », où nous sommes sûrs de trouver grâce pour être secourus dans le besoin, car ce besoin est ressenti par notre Sauveur au temps même du besoin (Hébreux 4:14-16). La même tentation qui vous assaille le touche. Ses blessures sont toujours ouvertes, et il vit toujours pour intercéder en votre faveur.


Peu importe combien Satan peut lutter contre nous, nous attaquant où la chair est la plus faible, nous pouvons demeurer à l'ombre du Tout Puissant et être remplis de la plénitude de la force de Dieu.


Pourquoi le soleil n'abandonne-t-il pas sa place ? La puissante parole du Sauveur l'y maintient, et lui fait continuer sa course. Et cette même puissance doit soutenir le croyant en Jésus.


Ainsi l'insistance de l'Évangile ne porte pas sur ce que nous devons faire pour être sauvés, mais sur ce que nous devons croire. Et que devons-nous croire ? Toujours la Bonne Nouvelle.


Il y a une puissance spéciale contenue dans le pardon. Nous obtenons très peu de respect de soi en étant simplement pardonné. Si tout ce que Dieu fait pour nous est de pardonner ou d'excuser nos péchés, nous devons toujours porter cette souillure profonde dans notre âme.


Mais le « sang de la nouvelle alliance... est répandu pour beaucoup pour la rémission des péchés ». Ils doivent être « effacés ». Le véritable pardon fera plus que de nous pardonner. Il va « nous purifier de toute injustice » (Matthieu 26:28; Actes 2:38; 3:19; 1 Jean 1:9; 1:1,2). Le pardon de Dieu n'est pas simplement un acte judiciaire par lequel Christ nous délivre de la condamnation. Ce n'est pas seulement le pardon du péché, mais la « réforme » à l'égard du péché.


La plupart des gens qui ont lu le texte suivant, l'ont lu à l'envers, et ainsi, ont transformé la Bonne Nouvelle en une mauvaise nouvelle :


La chair a des désirs opposés à ceux de l'Esprit et l'Esprit a des désirs opposés à ceux de la chair. Ils sont opposés entre eux, de sorte que vous ne pouvez pas faire les choses que vous désirez (Galates 5:17).


On suppose communément que Paul dit que vous ne pourrez jamais vraiment faire les bonnes choses que vous souhaitez faire, même avec l'aide de l'Esprit. Mais notons que dans le contexte convenable, Paul veut dire que la puissance de Christ est tellement plus forte que celle de la chair, que vous ne pouvez pas commettre les choses mauvaise que votre nature pécheresse vous incite à faire.


Le verset précédent établit une relation très claire et annonce l'extraordinaire Bonne Nouvelle : « Je dis alors : Marchez dans l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair ». Le verset suivant souligne davantage la Bonne Nouvelle : « De plus, si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes pas sous la loi ».


Une nouvelle encore meilleure : un peuple se prépare pour la venue de Christ


Il y a un aspect véritable de l'Évangile qui a été très attaqué ces dernières années : la possibilité même de l'existence d'un peuple vainqueur de tout péché, de sorte qu'il puisse être prêt pour la venue de Christ; cette possibilité a été mise en sourdine et même niée et ridiculisée. On l'a souvent dénoncée comme étant une hérésie du « perfectionnisme ».


Mais la Bible est claire :


La grâce de Dieu qui apporte le salut, est apparue à tous les hommes. Elle nous enseigne à dire « Non » à l'impiété et aux passions mondaines, et à mener dans le temps présent une vie droite et de maîtrise de soi, en attendant la bienheureuse espérance - l'apparition glorieuse de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ qui s'est donné lui-même pour nous racheter de toute méchanceté, et pour purifier un peuple qui lui appartienne, et zélé pour faire ce qui est bon.


L'Apocalypse complète cette « bienheureuse espérance » en décrivant un peuple qui « suit l'Agneau partout où il va... Il est irrépréhensible » (Tite 2:11-14; Apocalypse 14:4,5).


La Bible dit que ceux qui attendent « cette bienheureuse espérance » « observeront les commandements de Dieu et auront la foi de Jésus » (Apocalypse 14:12), véritablement, et non d'une façon imaginaire. Ce glorieux résultat sera obtenu grâce à la justice par la foi, et non grâce à un programme d'oeuvres centré sur soi-même.


Caché dans un texte obscur de la Bible, il y a la promesse de la Bonne Nouvelle qui ne peut pas manquer de s'accomplir : « Jusqu'à deux mille trois cents jours; alors le sanctuaire sera purifié » (Daniel 8:14). Amplifié et complétée par le message de l'épître aux Hébreux, cette prophétie décrit l'oeuvre spéciale du Souverain Sacrificateur céleste en ce Jour cosmique des Expiations lorsque le septième ange commencera à sonner de la trompette (Apocalypse 10:7; Voir Hébreux 8, 9, 10). Cette purification du sanctuaire est l'oeuvre qui débuta en 1844, à la fin de la période prophétique d'années.


La « justice par la foi » considérée d'une façon populaire ignore la purification du sanctuaire céleste et le Jour antitypique des Expiations. L'idée d'une préparation spéciale du coeur pour le retour de Christ est vaguement, ou pas du tout comprise.


Le message de l'Évangile du Nouveau Testament envisage une conclusion avec un grand succès du grand conflit séculaire entre Christ et Satan. Le Seigneur découvre un peuple voulant bien coopérer totalement avec lui dans ces derniers jours. La Bonne Nouvelle, c'est que Christ, en qualité de Souverain sacrificateur céleste, purifie son sanctuaire. Ce n'est pas notre rôle de le faire. Notre rôle est de coopérer avec lui, et de le laisser faire cela, et de cesser de faire obstacle à son Saint-Esprit qui agit continuellement pour nous conduire hors de l'égoïsme et du péché, et pour préparer un peuple qui accueillera le prochain retour de Jésus-Christ.