Le mot « Évangile » signifie « bonne nouvelle », et une bonne nouvelle est toujours intéressante. Quand Jésus le proclama, « une grande foule l'écoutait avec plaisir » (Marc 12:37). La prédication des apôtres était aussi si puissante et si pleine d'attrait que leurs adversaires avouaient qu'ils avaient « mis le monde sens dessus dessous » (Actes 17:6).


Dans tous les temps, la Bonne Nouvelle de Dieu a forcé l'attention de l'humanité, Le Saint-Esprit n'annonce jamais un message terne et sans vie. La dernière proclamation de l'Évangile est faite par « des anges... à ceux qui vivent sur la terre, à toute nation, tribu, langue et peuple... avec une voix forte ». Puis le message enfle « puissamment » quand il éclaire la terre de sa gloire (Apocalypse 14:6; 18:1-4). Les « anges » symbolisent le ministère des serviteurs de Dieu.


Ce scénario exige la communication la plus puissante et la plus intéressante que le monde ait jamais entendue. La neutralité est une réaction impossible devant elle. Comme aux jours des apôtres, les gens l'accepteront de tout coeur ou la rejetteront aussi nettement.


Toute présentation de « l'Évangile » terne et ennuyeuse est suspecte. La jeunesse qui se plaint que le christianisme n'est pas passionnant, ni positif, ni attrayant, n'a vraisemblablement jamais entendu ce message du pur Évangile qui mobilise les énergies de l'humanité.


La pleine vérité du message de l'Évangile est la mélodie la plus douce qui puisse sortir de lèvres humaines - justification par la foi et justice de Christ. Imaginons un message si joyeux, et si plein d'espoir que les auditeurs soient tentés de penser qu'il est trop bon pour être vrai. C'est ce que les gens pensèrent quand ils entendirent Paul proclamer la « joyeuse nouvelle » (Actes 13:32).


Ce message n'est pas tant le miracle de nourrir les affamés, que le plus grand miracle de créer un appétit spirituel chez ceux qui sont si sous-alimentés qu'ils ne ressentent même plus la faim de la vérité de la Parole de Dieu. Le seigneur veut que nous apprenions à apprécier la bénédiction d'un sain appétit. Sans lui, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. La mort par inanition peut survenir.


Non seulement le Seigneur est notre Berger, mais il est notre Hôte qui nous reçoit à sa table chargée de mets spirituels nourrissants. Mais beaucoup parmi nous ne sont pas affamés, ni assoiffés spirituellement, et beaucoup meurent littéralement de faim faute de nourriture pour leur âme. Des jours et des semaines passent sans qu'ils mangent personnellement le Pain de Vie. Un millionnaire qui meurt de faim par manque d'appétit peut être dans un état pire que celui d'un réfugié venu d'un pays de la famine qui ressent sa faim.


L'humanité se meurt par manque d'enseignement sur le sujet de la justice par la foi en Christ, et sur des vérités analogues.


L'inestimable bénédiction de ressentir sa faim et sa soif spirituelles


Il y a un bonheur particulier pour ceux qui ressentent cet appétit spirituel. Jésus dit : « Bénis sont ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. » (Matthieu 5:6) Quelle sorte de bonheur connaîtrons-nous quand nous apprendrons à ressentir cette faim ?


Les vérités familières de la Bible se présenteront à notre esprit d'une façon nouvelle; des textes de l'Écriture, que nous pouvons avoir appris, enfants, apparaîtront soudain avec un sens nouveau. Nous saurons que Christ lui-même nous conduit par son Esprit : un Maître divin sera à notre côté.


En outre, nous n'aurons plus besoin de nous forcer à parler à un autre de notre foi. Nous éprouverons une motivation pour parler aux autres des choses réconfortantes qui nous ont été révélées. Nous voudrons communiquer des pensées nouvelles sur le caractère ou l'oeuvre de Christ. Nous aurons un aperçu de son amour à communiquer à ceux qui l'aiment et à ceux qui ne l'aiment pas. La sagesse qui a permis à Jésus d'atteindre toutes sortes de gens être transmise à celui qui croit en lui, car il dit qu'« il fera des oeuvres plus grandes que celles-ci, car je vais vers mon Père » (Jean 14:12).


Quand le Seigneur dit que nous sommes « bénis » quand nous avons faim de justice, de quelle faim parle-t-il ? Il n'y en a qu'une : celle qui vient par la foi. Aucune âme n'a même pas un peu de justice innée et naturelle. La Bible dit que « tous pareillement ont péché » et que « le monde entier est devenu coupable devant Dieu » (Romains 3:23, NEB).


La première disposition à prendre pour recevoir le don du véritable salut est de comprendre que nous en avons besoin - totalement. Christ n'est pas un Réparateur qui nous « rapièce » plus ou moins. Ceux qui se convertissent sont créés à nouveau, et reçoivent un coeur nouveau (Jean 3:3-8; Psaumes 51:10; Ézéchiel 36:26).


Donc, ceux qui pensent qu'ils comprennent déjà la justice par la foi, se privent de la bénédiction, alors que ceux qui se sentent dépourvus sont les seuls qui peuvent être comblés. C'est une réalité tragique, car il y a même certains pasteurs et dirigeants qui ne sont pas conscients de leur besoin, et n'ont pas d'appétit. Ils se sentent « satisfaits », alors qu'ils meurent de faim.


Selon le Seigneur Jésus, nous, dirigeants et peuple, avons un problème commun de base. Parlant spécialement aux dirigeants de son peuple dans les derniers jours, il dit : « Tu dis, je suis riche, je suis comblé de biens, et je n'ai besoin de rien. » (Apocalypse 3:16,17) C'est une autre façon de dire, « Tu dis, je ne ressens ni faim, ni soif. » Le Seigneur décrit comment son peuple, en général, se sent comblé de biens sans une réelle connaissance de l'Évangile alors qu'en réalité il est désespérément « pauvre ». « Nous avons la vérité; nous comprenons la doctrine de la justice par la foi » disent-ils avec fierté. Ce sentiment de satisfaction les condamne à une situation embarrassante qui s'étend au monde entier, car il dit qu'ils sont « malheureux, misérables et nus ». Il y a peu de chose dans un tel christianisme pour que le monde y prête attention.


Le Seigneur dit lui-même, que ceux qui, en priorité manifestent ce manque de sain appétit, sont les dirigeants de son peuple dans les derniers jours (Verset 14; Apocalypse 1:20 L'Église des Laodicéens, est la septième, la dernière d'une longue série s'étendant depuis l'ère apostolique en descendant jusqu'à la fin de l'historre du monde. L'Église de Laodicée, dans l'Apocalypse, est de toute évidence l'Église de notre époque actuelle. « L'ange de l'Église représente la direction de l'Église. Selon que Christ nous dit en Apocalypse 3:14-21, c'est où le problème fondamental de l'église à sa source. L’« ange de l'Église » n'est pas le même que l'Église elle-même. Les Églises sont « les sept chandeliers d'or », mais « l'ange de l'Église de Laodicée » représente ses dirigeants : administrateurs, éducateurs, pasteurs, anciens, diacres, professeurs, dirigeants de jeunes, etc. En tant que groupe, Dieu dit que nous partageons cette maladie commune de nous sentir comblés quand en fait nous sommes mal alimentés.


Dieu ne nous critique pas, ne nous accuse pas; il est le Médecin qui dit au malade la vérité, qu'il a un cancer et que seule une opération immédiate lui sauvera la vie. C'est un message d'amour, car il « blâme et châtie » seulement ceux qu'il aime d'un amour (phileo) familial et intime (Apocalypse 3:19).


Un message de guérison pour l'Église


Autrefois, les pasteurs fidèles intercédaient devant Dieu afin que les coeurs hautains des membres d'église puissent comprendre et ressentir profondément la signification de la rédemption, et cherchent à apprendre la douceur et l'humilité de Jésus. Dans toutes les Églises il y a des gens à l'esprit sérieux qui comprennent que quelque chose ne va pas. Ils ressentent profondément qu'un réveil de la vraie piété est le plus grand et le plus urgent de tous nos besoins. Ils voient dans l'Église l'orgueil, l'hypocrisie, la tromperie, la vanité du vêtement, la frivolité et l'amusement. Ils voient un désir de suprématie. Tous ces péchés, peuvent obscurcir l'esprit, de sorte qu'on ne peut pas discerner les vérités éternelles.


Même si nous ressentons aujourd'hui une absence de réveil et de réforme, il y a de belles images qui décrivent l'avenir de l'oeuvre de Dieu. « Cet évangile... sera prêché dans le monde entier » dit Jésus avec confiance, « La terre sera remplie de la connaissance de la gloire de Dieu ». « Je répandrai mon Esprit sur toute chair. Il arrivera que quiconque invoque le nom du Seigneur sera sauvé. Car sur le Mont Sion et à Jérusalem, il y aura la délivrance. » (Matthieu 24:14; Apocalypse 18:1-4; Habacuc 2:14; Jean 2:28-32).


Jésus a comparé son peuple à « des outres » qui ne peuvent contenir « le vin nouveau », sauf s'il est aussi remis à neuf (Matthieu 9:17). Si par la foi en Christ, nous voulons devenir de nouvelles « outres », il nous remplira du « vin nouveau » de la précieuse vérité de l'Évangile. Dieu donnera une lumière supplémentaire, et les vérités anciennes qui ont été perdues depuis longtemps seront retrouvées et remises en place. Un seul intérêt prévaudra, un seul sujet absorbera tous les autres - l'Évangile pur et véritable de « CHRIST NOTRE JUSTICE » (Voir Jérémie 23:6; 33:16; Ésaïe 32:17).


Ce dernier message doit être simple, magnifique, et toujours intéressant. L'avenir dans le plan de Dieu doit contenir une bonne nouvelle. Quand nous découvrirons ce qu'est ce très précieux message, nous verrons qu'il diffère de ce que l'on suppose communément qu'est la « doctrine de la justice par la foi ». On verra que des idées populaires, en dehors de la Bible, ont pénétré notre façon de penser, de sorte que Christ semble être très loin, indifférent et hautain à notre égard. La vérité à son sujet est une Bonne Nouvelle bien meilleure que la plupart des gens l'imaginent possible. La révélation de « Christ notre justice » le montre comme un Sauveur très proche et non lointain.


Comment peut-on apprendre à avoir faim et soif ?


Un malade peut rarement guérir en étant forcé de se nourrir, sauf dans des cas d'urgence. Serrer les dents, serrer les poings, et se forcer à lire la Bible et à prier serait un remède douteux. Quand on a une bonne santé, on ne prend pas deux ou trois repas par jour parce que la Bible le dit, ou que le docteur le prescrit. On mange parce qu'on a faim, que l'appétit est là.


Par le véritable Évangile, une faim semblable sera créée dans le coeur du croyant. Si la faim est absente, la cause provient de l'une ou l'autre de ces raisons : a) on n'a pas compris combien la Bonne Nouvelle est bonne; b) ou, à Dieu ne plaise, on l'a rejetée.


Par exemple, Dieu dit :


Pour toi qui crains mon nom, le Soleil de Justice se lèvera avec la guérison sous ses ailes; et tu sortiras et tu grossiras comme les veaux d'une étable. » (Malachie 4:2).


Notons que la « guérison » active la croissance ! Craindre son non ne signifie pas avoir peur qu'il nous rejette si l'on ne fait pas des progrès. Cela signifie vénérer son caractère; et cela devient possible seulement quand on voit et apprécie sa bonté; et encore, cela à son tour dépend de là compréhension de ce qui ce passe à sa croix. Tout ceci est le processus de la « guérison ».


C'est précisément l'expérience que la véritable foi en Christ réalise. Notre coeur naturel, inconverti, est « inimitié contre Dieu » ou éloigné de lui (Romains 8:7). Mais l'amour révélé à la croix guérit cette aversion :


Toutes choses appartiennent à Dieu qui nous a réconciliés avec lui par Jésus-Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation, car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, n'imputant pas aux hommes leurs offenses, et il nous a confié la parole de la réconciliation. Donc nous sommes ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous : nous vous supplions au non de Christ, soyez réconciliés avec Dieu. Car il a fait devenir péché pour nous, celui qui ne connut pas le péché, afin que nous puissions devenir en lui justice de Dieu (2 Corinthiens 5:18-21).


Ailleurs, Paul appelle cette expérience « la réception de la réconciliation » (Romains 5:11). Pour reprendre l'image de Malachie des veaux à l'étable, un processus de croissance débute tout de suite, et la croissance est toujours caractérisée par un sain appétit. Les veaux qui se développent ne peuvent recevoir assez de nourriture! On n'a pas à les forcer à manger.


Quelque chose ne va pas si nous avons à nous forcer pour lire la Bible et prier. Une racine profonde d'aversion contre Dieu est toujours là dans le coeur. Quelque chose ne va pas si le mari ou la femme doit se forcer pour passer du temps avec l'autre. Que ressent le Seigneur quand nous devons utiliser notre réveil, et nous discipliner pour nous souvenir de passer un certain temps avec lui et sa parole ? Qu'est-il arrivé à l'appétit, à la faim naturelle que l'amour inspire ?


En tant que « puissance de Dieu pour le salut », le pur Évangile ramène le coeur éloigné de Dieu par le sang de la croix, créant l'appétit de la Parole de Dieu, et un désir ardent de parler avec le Seigneur, qui ne pourra jamais être pleinement satisfait avant de le rencontrer face à face. Comme la faim physique pousse à manger, la réconciliation avec Dieu ou l'acceptation de la purification, nous motive pour sonder la Bible avidement.


Paul dit qu'il trouve sa plus grande joie « en la croix de notre Seigneur, par qui le monde a été crucifié pour moi, et moi crucifié pour le monde » (Galates 6:14). Cela signifie que les attraits que le monde exerçait jadis sur lui, avaient perdu leur efficacité. Les sots divertissements de la télévision et les plaisirs du monde qui jadis absorbaient notre attention, deviennent écoeurants. Nous avons goûté à quelque chose d'infiniment meilleur. Le coeur est captivé par la vérité !


Mangez à un fruit délicieux, et vous découvrirez qu'une confiserie n'a plus un goût aussi bon que vous le pensiez jadis. L'expérience de Jérémie deviendra la vôtre : « J'ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées. Tes paroles ont fait la joie et l'allégresse de mon coeur » (Jérémie 15-16).


Existe-t-il jamais un temps où l'on doive se forcer à s'alimenter ? Oui, peut-être, mais seulement en cas de mesure d'urgence. Cette expérience nouvelle de l'expiation est quelque chose que le Seigneur a commencée, car c'est lui « qui nous a réconciliés avec lui ». Il cherche aussi à la continuer. Notons ceci qui parle de l'expérience de Christ; elle deviendra aussi la nôtre si nous ne résistons pas :


Le Seigneur Dieu m'a donné la langue des sages, afin que je sache comment dire un mot convenable à celui qui est abattu. Il m'éveille chaque matin, il éveille mon oreille pour entendre comme le font les sages. Le Seigneur Dieu a ouvert Mon oreille; et je n'ai pas été rebelle, et je ne me suis pas détourné (Ésaïe 50:4,5).


L'amour de Christ est actif, et non simplement passif. Il n'est pas distant, et ne nous dit pas « Prends ou ne prends pas, peu importe ! » Il nous prend par la main pour nous conduire : « Car Moi, le Seigneur ton Dieu, je tiendrai ta main droite » (Ésaïe 41:13). Ne lui résistons pas, ne nous détournons pas ! Jésus a promis qu'il enverrait le Saint-Esprit, son représentant « pour qu'il puisse demeurer avec vous à jamais » (Jean 14:16). C'est lui qui nous réveille « chaque matin » pour écouter, étudier, « manger » la parole. Tes oreilles entendront une voix derrière toi disant : « Voici le chemin, marche et suis-le » (Ésaïe 30:21).


Choisissons de répondre à ce « réveil » divin, à cette suggestion. Que la réponse de David soit la nôtre « quand tu as dit, cherche ma face, mon coeur t'a dit, je chercherai ta face, Seigneur » (Psaumes 27:8).


Pierre parle de ce vif appétit qui est créé en nous par le Saint-Esprit : « Comme des enfants nouveaux-nés désirez le lait pur de la parole, afin que vous puissiez ainsi croître, si en vérité vous avez goûté que le Seigneur est plein de grâce » (1 Pierre 2:2). Ce n'est pas seulement un ordre, c'est une promesse de bonheur sans fin que notre communion avec le Seigneur apportera. Tout cela arrive quand on « goûte » que le Seigneur est plein de grâce.


C'est pourquoi ce livre a été écrit; il tend à activer ce « goût ». Par la suite, cet appétit grandira lui-même.


Ceci n'est pas pour suggérer que des impulsions dues au hasard sont le moyen pour étudier la Bible, et pour parler avec le Seigneur par la prière. Nos repas ne sont pas accidentels; nous avons des heures régulières fixées et nous ne sommes pas contrariés de prendre du temps sur notre travail ou nos jeux pour manger. Prévoyons une heure pour des visites de dévotion journalières au Seigneur et à la Bible. Voici le texte original d'Ésaïe 55:6 :


Fais attention au Seigneur quand on peut le trouver, invoque-le, tandis qu'il est près. Que le méchant abandonne sa voie et l'homme d'iniquité ses pensées; qu'il retourne au Seigneur qui aura pitié de lui; à notre Dieu car il ne se lassera pas de pardonner.


Comment peut-on résister à cette initiative divine ?