Les jeunes gens réfléchis peuvent difficilement se montrer indolents au sujet de leurs convictions. Quand la religion a un sens pour eux, leur piété devient totale. Mais quand la religion n'a pas de sens, ils ont tendance à tout rejeter.


Certains conservent une profession de religion à cause de la vitesse acquise par la tradition familiale depuis des générations. Les racines religieuses des Catholiques, des Juifs et des Protestants sont respectables. Mais la jeunesse chrétienne « traditionnelle », qui vit dans la société impie d'aujourd'hui, se trouve devant un conflit quand elle est face aux exigences uniques de la vie chrétienne dans la Bible. Les pressions d'un monde séculier sont cruelles, mais quand leurs amis dénigrent leurs convictions bibliques, beaucoup de jeunes sincères se demandent si cela vaut la peine d'être des chrétiens engagés.


Un pasteur a dit : « Presque tous les adultes réfléchis sont inquiets du déclin du nombre de nos membres adolescents. Les sièges vides dans les églises en apportent un témoignage éloquent. Presque tous les comités d'église peuvent observer combien la fidélité des jeunes diminue sérieusement. Alors que certains conservent leurs liens avec l'église, parce que leur vie sociale en dépend, cette présence physique à l'église cache souvent un vide spirituel profond.


Ils ne pourraient pas en arriver là s'ils comprenaient que « l'Évangile éternel » du Nouveau Testament est la Bonne Nouvelle véritable :


       « C'est assommant et cela te barre la route. »

       « Surtout, ce n'est qu'un ramassis de " tu dois" et "tu ne dois pas ". »

       « Je ne sens vraiment rien qui m'attire là-dedans. »

       « C'est un ensemble de rituels, avec des hauts et des bas émotionnels. »

       (Roger Dudley, Why Teenagers Reject Religion, (Review and Herald, 1978, pp. 20, 21)


Parmi ceux qui essaient de tenir bon, il y a souvent une profonde frustration spirituelle. Il est trop difficile d'être bon, pensent-ils. Suivre Christ dans la société moderne semble être une lutte ardue. Peu de jeunes ont le courage de résister. Voici les remarques typiques rapportées par Roger Dudley :


       « J'ai beaucoup de travail à faire si je veux être sauvé. »

       « Je souhaite être totalement bon, mais ce n'est pas toujours aisé. »

       « Je veux servir Dieu, mais je trouve que c'est très dur. »

       « Je ne peux pas avancer dans la vie avec tous ces " il faut faire ceci " et " il ne faut pas

              faire cela ", mais je crois que c'est nécessaire si je veux aller au ciel. »

       (Ibid, pp. 9, 17)


Les attitudes des jeunes sont souvent aussi celles des adultes. Ils voient d'habitude leur propre piété reflétée chez leurs enfants. C'est ainsi que ce perpétue l'érosion des valeurs morales. Quelque chose de mauvais a empoisonné la vie de cette terre. D'autres études parallèles faites dans les lycées révèlent qu'une majorité alarmante ne veut pas supporter de sacrifice pour défendre des valeurs morales ou spirituelles.


Pour parvenir au dévouement inconditionnel à Christ, dont parle le Nouveau Testament, il nous faut une nourriture qui manque à notre régime spirituel-type. Le problème n'est pas que la jeunesse actuelle soit par nature pire que les générations précédentes; elle souffre d'une mauvaise nourriture spirituelle.


La jeunesse chrétienne a absorbé une notion motivée par la peur, au sujet de l'Évangile, une telle peur ne la retient pas quand vient la tentation. Elle pense que le plaisir d'un « tiens », ici-bas vaut mieux que « deux tu l'auras » dans l'avenir au ciel, et la peur de perdre les joies terrestres éclipse la peur de perdre le monde à venir. La peur de l'enfer et l'espérance d'une récompense au ciel sont des échecs spectaculaires en tant que motivations efficaces pour les jeunes.


Le problème des jeunes n’est pas le seul


Pourquoi plus nous approchons de la seconde venue de Christ, moins nous sommes motivés par la Bonne Nouvelle de ce retour? Pourquoi ne pouvons-nous pas avoir la vision de l'étoile qui brilla si fort pour les apôtres, les réformateurs et les pionniers des générations précédentes ?


Une réponse se trouve dans deux altérations du Christianisme qui se sont produites depuis des siècles par la voie de l'histoire de l'Église. Elles ont injecté un poison dans la nourriture spirituelle :


a) La première est le culte extrêmement rigide, autoritaire et exigeant, conforme aux règles et aux grands principes du formalisme. On croit que cette haute performance est exigée sous peine de rejet au jour du jugement final. L'idée première est qu'il est dur de suivre Christ d'une façon authentique, et qu'il est donc aisé d'être perdu. La jeunesse a souvent l'impression que le professeur n'a pas d'insomnie si l'élève esquive ses examens; et elle reporte cette idée sur ses impressions concernant Dieu. Il lui semble que Dieu aussi se souciera peu si elle rate son grand examen final définitif. Il a fait sa part il y a longtemps, comme le professeur l'a faite, et c'est à elle d'étudier et de faire des progrès.


Pour elle, tel est « l'Évangile » traditionnel. Elle croit souvent qu'elle ne peut pas faire des progrès, car le fardeau est trop lourd. Que son impression soit juste ou non, cela n'est pas notre problème; il est ce que nous l'avons laissé devenir et c'est ce qui compte.


b) L'extrême opposé est devenu populaire, surtout dans les communautés urbaines - une attitude relâchée de libéralisme du tout va bien. Ceci détruit la nécessité ou même la possibilité de la véritable justice ou de l'obéissance à la sainte loi de Dieu. Il est impossible pour quiconque de l'observer convenablement, dit-on. Donc Dieu n'attend pas que nous le fassions. Essayez d'avoir de bonnes moeurs si vous le pouvez, mais si ce n'est pas facile, ayez confiance en sa douceur indulgente de grand-père. Il vous exaucera. « Les défaillances accidentelles » d'échec moral sont normales sur ce terrain. Puisque Jésus est notre substitut, son obéissance parfaite doit être toujours une couverture qui tient lieu de l'obéissance mythique qui n'a jamais été possible pour nous. Les chrétiens à l'esprit sérieux ont été naïfs d'être si stricts. Ainsi parle cet « Évangile » de l'alternative.


Chacun de ces deux extrêmes est une réaction de protestation contre l'autre. Chacun produit la confusion dans l'esprit et le coeur des jeunes. La philosophie traditionnelle archi-conservatrice engendre le ressentiment avec rébellion, ou l'orgueil si quelqu'un imagine qu'il est à la hauteur. La philosophie libérale engendre de l'insouciance car elle ridiculise les grands principes autrefois honorés, et implique qu'il n'y a pas de jugement à venir pour ceux qui estiment qu'ils ne peuvent respecter ces règles dans leur vie.


Les jeunes pris sous le feu croisé dans une zone neutre


De façon pathétique, les conservateurs sincères insistent et disent combien il est difficile et presque impossible de suivre la voie vers le ciel. La jeunesse imagine Dieu montrant le chemin escarpé du salut et qui dit : « C'est une voie rude, rocailleuse, épineuse; j'espère que vous réussirez. Beaucoup n'y arrivent pas. Je ne serai pas surpris si vous échouez. Dans ce cas, il y a quelqu'un qui attend pour prendre votre couronne. » Pourquoi prendre la peine d'essayer d'aller au ciel ? Pourquoi perdre les deux mondes, le temporaire et l'éternel ?

L'hérésie opposée d'un abandon insouciant étale la mondanité et la sensualité en face des avertissements divins. Mais autant le traditionalisme rigide éloigne les gens de Christ, autant la théologie du « tout va bien », les entraîne loin de lui.


Le pur Évangile du Nouveau Testament apporte la Bonne Nouvelle rafraîchissante. Le problème peut être résolu. Avec une telle armée de jeunes que l'Évangile de vérité informe et défie, le monde peut être éclairé de la gloire du message de l'Évangile. Il y a une cause à ce malaise général de tiédeur, à notre légalisme et à notre impuissance spirituelle. Ces problèmes ne sont pas inhérents au message biblique. Ils sont la conséquence d'une perversion mortelle de ce message. Une puissance gigantesque a éclipsé le message évangélique original, et y a substitué une version déformée qui à corrompu le monde. Cette puissance est la Babylone mystique de l'Apocalypse. (Voir Apocalypse 14:8; 16:19; 17:18; cf. Daniel 7:19-26; 8:9-25)


Cette longue campagne de déformation et perversion du pur message de la Bonne Nouvelle a accablé le monde d'une angoisse inutile. La nature et l'église détestent le vide. Mais « Babylone » a créé un vide dans lequel ont pénétré les deux hérésies du traditionalisme rigide et du libéralisme laxiste. Les deux renient l'essentiel du message évangélique. Les deux sont privés de ses éléments nutritifs uniques. Ces deux extrêmes peuvent lutter durant des décennies; aucun ne peut gagner. Alors que le combat se prolonge, le flot de la jeunesse honnête, perplexe et découragée ne s'arrête pas.


Le message évangélique a présenté un Christ intensément intéressant en tant que véritable chef de tous ceux qui attachent du prix à la Bonne Nouvelle. Les apôtres et les premiers chrétiens ont éprouvé pour lui une profonde sympathie qui les a accaparés totalement. Cette union avec lui c'est ce que beaucoup de jeunes aujourd'hui n'ont pas perçu. Ce n'est pas de leur faute si l'apparition qui a resplendi si brillamment dans le message apostolique leur a été dans une grande mesure occulté. On ne peut pas blâmer des gens impuissants d’être affamés et mal nourris. Il est temps pour nous d'entendre une Bonne Nouvelle authentique qui procure la motivation agissante qui a manqué jusqu'alors. Le péché qui surabonde exige la grâce qui surabonde davantage, et Dieu a promis qu'il l'a préparée.


Pourquoi la solution du Nouveau Testament est-elle efficace ?


Le message du Nouveau Testament était suprêmement émouvant, et en rapport avec la vie. Il y faisait naître l'expérience du « premier amour » dans le coeur de ceux qui l'avaient entendu. Il y a des raisons bien définies pour lesquelles son résultat spirituel est toujours efficace aujourd'hui :


1) Il dit la vérité concernant le Seigneur dont l'amour est actif et non passif. On voit Christ le Bon Berger qui cherche sa brebis perdue plutôt que la brebis perdue laissée seule à la recherche de son Berger. Le salut ne consiste pas à tenir la main de Dieu, mais à croire qu'il tient bien notre main. (Ésaïe 41:13) D'une façon très pratique qui transcende la théologie qui coupe les cheveux en quatre, l'Évangile est un message de salut par la foi seule - une foi qui agit, et non la foi et les oeuvres. (Galates 5:6; le mot grec est « stimuler »)


2) Christ est présenté comme un Sauveur « tout proche », non pas « éloigné ». Cette idée rafraîchissante est différente de celles qu'on a communément aujourd'hui. L'opinion que Christ a revêtu seulement la nature sans péché et non déchue d'Adam avant la chute est un héritage du christianisme médiéval qui n'a pas réussi à apprécier combien Dieu est devenu pleinement homme en Christ. La vérité opposée de sa proximité de l'homme surpasse de beaucoup une discussion théologique : elle est la révélation de la « sainteté pratique ». Comme on le verra au chapitre 10, le concept de « la justice de Christ » ne signifie rien, séparé de la vérité évangélique essentielle qu'il a pris notre nature pécheresse et déchue, tout en restant sans péché, et en vivant sans pécher. Il ne peut vraiment être notre Substitut, à moins d'avoir vraiment pris notre place, Emmanuel, « Dieu avec nous ».


3) La justification par la foi sort du domaine des discussions doctrinales pour devenir un message vibrant et vivant de l'union avec Christ. Ainsi, il procure une nouvelle motivation au pécheur croyant et repenti qui obéit joyeusement à la loi de Dieu. L'obéissance cesse d'être difficile, et le sacrifice de soi pour Christ devient un délice si l'on comprend cette vérité. Le dévouement à Christ manifesté par les apôtres devient non seulement possible mais certain, même en la fin du vingtième siècle avec ses récompenses de la recherche du plaisir pour « le moi d'abord ».


4) Les deux alliances, « doctrine » souvent considérée comme une théologie ennuyeuse et poussiéreuse, deviennent un message émouvant d'un intérêt saisissant. La conception de Paul triomphe de la motivation égoïste et stimule les capacités d'amour endormies dans les coeurs endurcis et apparemment insensible. L'esclavage spirituel de la défaite et de la dépression continues est le résultat direct de la doctrine très répandue de « l'ancienne alliance ». Beaucoup qui pensent être allés trop loin et avoir le coeur trop froid pour apprendre à « croire », sentent les larmes leur monter aux yeux quand ils découvrent la puissance spirituelle de la vérité de la nouvelle alliance (voir chapitre 11). À nouveau, « la doctrine » va au delà de la théologie, et devient la vie chrétienne pratique.


5) L'évangile tranche le noeud gordien de la motivation centrée sur l'égo qui est à la base de l'hypocrisie du blasé si écoeurante pour beaucoup de jeunes. La notion du pur évangile crée une autre motivation, celle d'une appréciation reconnaissante venue du coeur concernant l'amour unique de Christ qui l'a conduit à sa croix. Par l'extrême simplicité de ce message, avec ses exigences et ses impératifs qui donnent de la force, l'évangile abolit la peur qui décourage la jeunesse actuelle, et l'ennui qui la fatigue. Il procure aussi l'énergie spirituelle qui alimente la dévotion à Christ, durant toute la vie.


6) La plupart d'entre nous trouvent qu'il est impossible de lire tous les livres chrétiens publiés. Mais ce qu'on ne peut pas faire avec toute une vie d'étude peut arriver soudain, quand on saisit ce message de la grâce surabondante. Il communique la soif de la parole de Dieu qui pousse le croyant à sonder la Bible et à la comprendre. Il n'a plus à se forcer pour commencer et suivre un programme de lecture pieuse ni de prière, pas plus qu'une personne saine n'a de difficultés à se souvenir de prendre ses repas. Un sain appétit règle ce problème !


Le coeur est concerné, et pas simplement la tête


La peur mordante d'un avenir incertain ou du terrorisme actuel disparaît, car ce message reprend l'appel au coeur de l'Évangile, et réalise l'identité étroite de Christ avec nous. Nous pouvons alors plus totalement reproduire l'Évangile du Nouveau Testament que ne le fit même le message des Réformateurs du seizième siècle, quelque merveilleux qu'il fût.


D'autre part, les attraits de la sensualité, de l'appétit, de la richesse, l'amour des loisirs et des plaisirs, la recherche des satisfactions égoïstes, les attraits de notre époque électronique scintillante, tout cela perd son charme pour celui qui a perçu ce message de la justice de Christ. L'amour du monde ne peut pas survivre à sa lumière pénétrante, et la tiédeur conservatrice ne le peut pas non plus.


Ce n'est pas que ceux qui croient à la Bonne Nouvelle aient une nature meilleure que les autres. Ils ont simplement vu quelque chose que les autres n'ont pas encore vu.


Alors ... regardons.