Quand Pierre tenta follement de marcher sur les eaux, et commença à sombrer, il s'écria « Seigneur sauve-moi » (Matthieu 14:30). Il est terrible de savoir que vous êtes sur le point de vous noyer, mais il est réconfortant alors de savoir qu'un garde du corps est très près pour vous sauver.


Nous sommes tous comme Pierre sombrant dans la mer des dépendances et de l'égoïsme, et tous nous avons besoin d'un Sauveur tout près de nous, et non pas éloigné. Nous ne savons que trop bien combien le courant sous-marin est fort qui nous aspire dans le gouffre, et combien ces profondeurs sont obscures. Nous n'avons absolument pas la force de nous sauver nous-mêmes.


Les passions mauvaises, les haines et les convoitises se cachent sous la surface de tous les coeurs, attendant une provocation suffisante pour les exciter. Nous ne voulons pas dire, ni faire des choses que, plus tard, nous regretterions, mais avant même que nous le sachions, nous sommes entraînés à nouveau, et la culpabilité plus profonde empoisonne notre bonheur. Les habitudes de l'appétit, les drogues, le tabac, l'alcool, les amours illicites, les engouements, nous narguent comme étant invincibles.


Ces sentiments, ces ressentiments, ces haines, et ces convoitises déferlent sur nous comme les flots de l'océan. Les émotions profondes que le commandement interdit quand il dit : « Tu ne convoiteras pas », sont les désirs intenses et incontrôlables qui ont amené le propre juste Saul de Tarse à reconnaître enfin la réalité angoissante du péché dans son coeur (Romains 7:7-11); ce qui, probablement, a éclairé Paul concernant le véritable besoin d'un Sauveur dans son coeur, a été le commandement : « Tu ne convoiteras pas... la femme de ton voisin » (Exode 20:17).


La jeunesse (et beaucoup d'adultes) avec des hormones violentes affrontent des problèmes concernant la sexualité illicite. Satan se vante avec joie de ce que le christianisme ne les a pas beaucoup aidés, et le monde islamique, en particulier, considère ceci comme une preuve de la dépravation morale faisant partie intrinsèque du christianisme. Une étude en 1980 sur mille six femmes des États-Unis conclut : « Les femmes qui ont un sentiment religieux sont à quatre-vingt six pour cent susceptible de dire qu'il est important d'être vierge jusqu'au mariage, oui plus susceptibles de dire cela que les femmes qui n'ont pas un sentiment religieux. Cependant, les femmes qui ont un sentiment religieux sont seulement à quatorze pour cent plus susceptibles d'être vierges jusqu'au mariage, que les femmes qui n'ont pas un sentiment religieux. » (Leslie Jane Nonkin, I Wish my Parents Understood, NY, Penguin.)


Chaque année, plus d'un million d'américaines de treize à dix-neuf ans sont enceintes. Si cela continue, quarante pour cent des filles de quatorze ans aujourd'hui seront enceintes au moins deux fois avant d'avoir vingt ans (Time, 09.12.1985). L'ex-directeur général des États-Unis, C. Everett Koop dit que soixante-dix pour cent des adolescents américains ont des relations sexuelles.


Un tel manque de maîtrise de soi avant le mariage prépare habituellement ces jeunes à une future infidélité conjugale. Les paroles de Jésus s'accomplissent autour de nous : « Parce que l'infidélité abondera, l'amour (agapè) de beaucoup se refroidira » (Matthieu 24:12). La perte de l'agapè fait germer le syndrome de l'infidélité, du crime, de la violence et de la pauvreté.


Tel est le sombre monde où nous vivons. Des foules souffrent dans le désespoir, comme Paul, car elles ne veulent pas réellement sombrer dans le suicide moral. Elles ne savent pas comment traiter l'influence des compagnons et ces désirs hormonaux violents et coercitifs.


Paul piqua à vif les nerfs de tous, quand il se plaignit de lui-même : « Je ne comprends pas ce que je fais, car je ne fais pas ce que j’aimerais faire, mais à la place je fais ce que je hais... Même si je désire faire le bien, je ne peux pas le faire. Je ne fais pas le bien que je veux faire, je fais le mal que je ne veux pas faire... Le mal est le seul choix que j'ai... le péché... agit dans mon corps. Que je suis malheureux! Qui me délivrera de ce corps qui me conduit à la mort ? » (Romains 7:18-24)


Il ne s'agit pas de conversion; Paul utilise le moi (l'égo) collectif, se rapportant à l'humanité en général « en Adam ». Voilà l'humanité tout entière criant au secours. Et le secours est beaucoup plus près que nous le pensions.


Paul répond à cette question désespérée :


Ce que la loi ne pouvait pas faire du fait qu'elle était faible à cause de la chair, Dieu l'a fait en envoyant son propre Fils avec la ressemblance de la chair de péché, à cause du péché : Dieu a condamné le péché dans la chair (Romains 8:3).


Voilà le Sauveur qui est venu très près des hommes. Mais le problème est que le scandale de près de deux mille ans de christianisme apostat a repoussé ce Sauveur très loin de nous. Si ce n'était ce terrible mensonge qui a placé Christ très loin, il serait impossible pour le jeune chrétien de dire : « J'ai beaucoup de travail à faire si je veux être sauvé » ou « Je voudrais pouvoir être totalement bon, mais ce n'est pas toujours facile » ou « Je veux servir Dieu, mais je trouve cela très dur ».


Le Chicago Tribune a écrit que la montée de l'intérêt religieux aux États-Unis était annulée par un essor semblable vers une conduite immorale. « Il est indubitable que la religion progresse, mais on voit qu'il y a très peu de différence de conduite morale entre les « pratiquants » et les autres... On ment, on triche, on vole autant dans les deux groupes » (Cité dans Passing on the Torch, de Roger Dudley (Review and Herald, 1986) p. 39).


Ne pouvez-vous pas entendre les armées de Satan crier « Bravo ! » en apprenant cela ? Quand Jésus commença son ministère dans le monde, les anges annoncèrent : « Il sauvera son peuple de ses péchés » (Matthieu 1:21). Pourquoi le monde n'arrive-t-il pas à voir une preuve certaine que son peuple est en fait sauvé de ses péchés et non pas dans ses péchés ? Qu'est-il arrivé ?


La raison en est que la puissance de « la petite corne », « Babylone » a « jeté la vérité par terre », et a provoqué la transgression de la désolation (Daniel 8:12,13). Elle a caché Christ loin de la claire lumière, tout en disant l'adorer et lui a substitué un « Christ » très lointain qui ne peut pas sauver du péché, mais peut seulement fermer les yeux sur notre vie de péchés. Un énorme nuage de confusion a enveloppé le vrai christ, comme les nuages qui cachent le sommet d'une montagne, de sorte que le christianisme est devenu virtuellement impuissant pour faire du monde un meilleur endroit où vivre. Et des milliards d'âmes ne connaissent pas le revirement qui s'est produit.


Le Nouveau Testament avec son message de l'Évangile dévoile la proximité du Sauveur, et combien puissamment il peut délivrer des tentacules du péché caché et profond. C'est un message dont le monde a un besoin extrême. Examinons-le de plus près.


Le Sauveur a parcouru tout le chemin pour arriver là où nous sommes


La jeunesse, en particulier, est ravie de connaître le message du Nouveau Testament qui présente Christ comme se chargeant de notre nature déchue, affrontant nos tentations, éprouvant toute leur force, connaissant ce que nous éprouvons, et cependant, remportant la victoire complète par un caractère et un mode de vie sans péché. C'est comme si elle se trouvait soudain face à face avec Jésus lui-même. L'expérience exprimée dans le chant d'Isaac Watts devient vivante pour ces jeunes :


       Plaise à Dieu que je ne me glorifie

       Que de la mort de Christ, mon Dieu :

       Toutes les choses vaines qui me charment tant,

       Je les sacrifie à son sang.


Durant des milliers d'années, le paganisme a représenté Dieu comme étant très éloigné. Quand l'empire romain changea sa religion officielle au milieu du cours de son histoire, une forme corrompue du christianisme remplaça son paganisme. Mais il incorpora la même obscure idée de Dieu très éloigné et séparé des hommes. L'idée fondamentale de la papauté est que Dieu est si saint qu'il ne deviendrait jamais proche de nous au point de revêtir notre chair, et de vaincre le péché enraciné dans notre nature dépravée et pécheresse.

Pour cette raison, le catholicisme romain a créé le « dogme » de l'immaculée conception. Il faut que la vierge Marie, la mère de Jésus, ne puisse hériter la nature génétique de l'humanité, une nature qui se doit d'être différente de celle que nous avons. Elle doit être « exempte » de l'affrontement avec les problèmes auxquels nous devons faire face.


Cet enseignement soutient logiquement que le péché dans la nature humaine est invincible - autrement dit il est impossible de ne pas pécher si on a la nature humaine normale. L'opinion courante est que le péché et la nature humaine vont de pair. Des millions de gens acceptent cela sans voir que l'on reconnaît ainsi que Satan a eu raison tout au long de sa rébellion contre Dieu (Cf. Job 1 et 2).


Voici l'affaire : Satan prétend que son invention du péché prouve que Dieu a tort d'exiger l'obéissance à sa sainte loi. L'obéissance est impossible pour l'humanité déchue, Satan l'affirme; et si Christ était devenu vraiment homme en prenant notre nature de péché et déchue, il aurait été obligé de pécher tout comme nous supposons que nous sommes contraints de le faire. Il n'aurait pas pu résister, et nous ne pouvons pas résister non plus.


Cette idée sous-entend que le péché réside en quelque sorte dans nos gènes et nos chromosomes, donc Christ n'a pu recevoir les mêmes que nous, ni participer à notre héritage génétique. Il n'a pu venir avec la ressemblance de la chair pécheresse, mais éloigné autant que possible de celle-ci.


Un élément profond de tromperie est impliqué dans ce raisonnement. Apparemment, il semble être chrétien en ce sens qu'il paraît glorifier l'absence de péché en Christ, et sûrement il a été sans péché; mais en réalité, ce dogme le sépare de l'humanité, et ainsi nie sa vraie victoire sur le péché, grâce à la justice. C'est un subterfuge habile en ce qu'il le dispense de participer à notre vraie nature humaine, et il est ainsi un accomplissement de l'avertissement de l'apôtre Jean contre « l'esprit de l'antichrist ».


Tout esprit qui confesse que Jésus-Christ est venu dans la chair est de Dieu, et tout esprit qui ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair n'est pas de Dieu, et c'est l'esprit de l'antichrist (1 Jean 4:2,3).


Le mot grec « chair » est sarx, qui signifie toujours (la nature) déchue et pécheresse que tous les hommes ont en commun. La Bible ne connaît pas d'autre sorte de « chair », et Jean ne connaît pas « d'exemption » qui dispense Christ de revêtir notre chair. Fulton Sheen, évangéliste catholique romain à la télévision, explique très clairement :


Le mot « immaculée » provient de deux mots latins signifiant « sans tache ». « Conception » signifie que, au début de sa conception, la mère bienheureuse dans le sein de sa mère, Sainte Anne... fut préservée des souillures du péché originel... Marie se désolidarisa et se sépara de cette humanité chargée de péchés... au moment de sa conception... Ce fut un privilège spécial qui lui fut accordé. Elle est unique en recevant cette faveur... la nouvelle Ève... humainement parfaite ! Il devait y avoir une séparation infinie entre Dieu et le péché. Il éleva une seule femme en la préservant du péché... quelqu'un qui serait le médiateur entre nous et Christ comme il est le médiateur entre nous et le Père (Fulton Sheen, The World'First Love, pp. 10-12).


Marie fut choisie par Dieu... en étant préservée du péché originel qui avait infecté toute l'humanité... En Marie, il y avait très peu d'éléments terrestres, excepté elle-même, tout était céleste... Elle seule était terrestre, et cependant elle semblait plus, également, céleste (Ibid, pp. 22, 26).


Aucun grand chef triomphant n'entre dans la cité sur des routes poussiéreuses, alors qu'il pourrait le faire par une avenue fleurie. Si la Pureté Infinie avait choisi une autre porte d'entrée dans le monde que celui de la pureté humaine, cela aurait créé une difficulté énorme - à savoir : comment pouvait-il être sans péché, s'il était né de l'humanité chargée de péchés ? Si un pinceau trempé dans du noir, devient noir, et si une étoffe prend la couleur de la teinture, Jésus n'aurait-il pas aussi participé à la culpabilité que toute l'humanité a partagée ? S'il était venu sur cette terre à travers le champ de blé de la faiblesse morale, il aurait certainement un peu de paille accrochée au vêtement de sa nature humaine (Ibid. pp. 61,62).


C'est un dogme qui n'est pas approuvé par la Bible. Il déforme la Bonne Nouvelle d'un Sauveur victorieux qui sauve du péché et la transforme en une mauvaise nouvelle défaitiste qui dit que le péché est trop fort pour que même Christ puisse en triompher dans la chair. Quelle habile justification du sujet de contestation de Satan ! Puisque nous faisons tous partie de l'humanité chargée de péchés, menant notre vie dans « le champ de blé de la faiblesse morale », nous ne pouvons jamais nous débarrasser de cette « paille » avant que nous allions au purgatoire. Si Jésus avait été vraiment tenté comme nous, il aurait péché; et le corollaire est que nous ne pouvons pas nous dispenser de pécher.


La Bible nous apporte une bien meilleure nouvelle que cela. Après avoir décrit son désespoir dans Romains 7, Paul trouva une joyeuse espérance dans la Bonne Nouvelle d'un Sauveur qui parcourut tout le chemin jusqu'à nous, pour pouvoir nous sauver de nos péchés. « Il n'y a donc maintenant plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ Jésus... Car la loi de l'Esprit de vie en Christ Jésus m'a délivré de la loi du péché et de la mort » (Romains 8:1,2). Qu'en est-il? À quel point est profonde et complète la délivrance par Christ de nos habitudes violentes de péché ?


Pas de condamnation signifie la libération de notre sentiment intime de jugement divin qui a été suspendu au-dessus de nous toute notre vie. Bien que ces sentiments du mal et de l'inadaptation psychiques soient profondément pénétrants, « la loi de l'Esprit de vie en Christ » est plus profonde et s'étend plus loin. Un nouveau principe nous délivre des tentacules de la peur, de la culpabilité et du désordre moral qui ont asservi notre âme, depuis notre enfance même.


Aucun psychiatre ne peut accomplir une purification aussi profonde de l'âme, que ne peut le faire cette « loi de l'Esprit de vie en Christ Jésus ». Des maux et des angoisses que même nos parents n'ont pu atténuer, trouvent une guérison intérieure. « Si mon père et ma mère m'abandonnent, le Seigneur me soutiendra », dit David (Psaumes 27:10). Celui qui croit au véritable Évangile connaît la nouvelle naissance, qui est une puissance agissant en lui pour y créer la justice, puissance aussi supérieure à la puissance des tendances héréditaires au mal, que notre Père céleste est supérieur en puissance à nos parents terrestres.


Une réalité glorieuse est révélée dans la description faite par Paul de notre Christ tout proche. La raison pour laquelle Christ s'est approché si étroitement de nous est révélée ainsi :


Chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, afin que la justice de la foi fut accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit (Romains 8:3,4).


Le mot « semblable » en grec veut dire identique, même que. Il ne peut signifier dissemblable ou différent de. Christ est devenu pleinement homme, et il ne s'est pas désolidarisé de la race humaine. Il a bâti un pont divino humain qui a enjambé l'abîme d'éloignement que le péché a créé, avec ses fondations qui atteignent pleinement la racine la plus profonde dans la nature du pécheur le plus désespérément perdu sur terre.


Christ ne s’est nullement éloigné de la réalité par la tromperie d'une délivrance de ce que nous devons combattre. Inventer une telle exemption, serait rejeter le principe fondamental de la justice par la foi et contredire toute la Bible. En outre, cela placerait Christ dans le rôle d'un trompeur faisant semblant de vaincre le péché, alors même qu'il n'est jamais venu suffisamment près pour livrer la bataille là où se trouve le péché. Le but de Paul est de montrer que Christ a parfaitement le moyen de résoudre le problème du péché là où il se manifeste le plus profondément dans notre nature déchue. C'est le bastion où le dragon a établi sa dernière position, et c'est là que Christ affronte le diable. Cependant, Christ est resté parfaitement sans péché.


Une bataille féroce se livre entre Christ et Satan sur cette question. Il n'y a pas de problème pour la défaite du péché chez un être sans péché par nature, qui n'a pas notre chair pécheresse. Cette bataille a été gagnée il y a longtemps au ciel, quand les deux tiers des anges ont vaincu les tentations de Satan dans une nature sans péché (Apocalypse 12:7-17). Que christ vienne sur terre pour livrer cette même bataille à nouveau, serait superflu. On n'a pas gagné la seconde guerre mondiale en répétant la guerre de 1812. Il s'agit maintenant de la bataille contre le péché, qui a pris racine dans la nature humaine pécheresse, dans la chair pécheresse.


Satan prétend avec arrogance que son invention du péché a mûri dans la nature humaine, jusqu'au point de prouver maintenant que Dieu a tort. Le péché ne peut pas être vaincu! Et la plupart des chrétiens implicitement sont d'accord avec Satan. Ils excusent leurs péchés répétés, en disant : « Je suis seulement humain ! Le diable me fait le commettre ! » Telle est la piste gluante du grand serpent. C'est la principale raison pour laquelle le sondage Gallup est forcé d'enregistrer si peu de différence dans la conduite éthique et morale entre les chrétiens et les non chrétiens.


Cette fausse doctrine asservit le monde dans une misère maudite. Mais le vrai Christ a tué le dragon dans sa dernière tanière, et a prouvé que le péché humain est volontaire. Il a créé dans l'humanité qui croit, une haine nouvelle du péché qui conduira à son éradication définitive. Ainsi, il a libéré la volonté captive du pécheur qui peut dire non au péché, et « accomplir toute justice » (Cf. Matthieu 3:15).


La raison pour laquelle Christ peut sauver tous les pécheurs


L'épître aux Hébreux, comme un projecteur, fait converger la lumière sur le message de l'Évangile. Nous y voyons comment la proximité de Christ le qualifie pour pénétrer dans les replis intimes de notre aversion psychique pécheresse :


Nous voyons Jésus qui a été abaissé un peu au-dessous des anges... afin qu'il puisse souffrir la mort pour tous, par la grâce de Dieu. Car il lui convenait... d'élever l'auteur de leur salut à la perfection par les souffrances.


Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés, sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères...


Donc, ainsi que les enfants participent à la chair et au sang, il y a également participé lui-même afin que par la mort, il puisse anéantir celui qui avait la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable et délivrer ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude (Hébreux 9:15).


Car vraiment il n'a pas revêtu la nature des anges; mais il a pris sur lui le germe d'Abraham (Verset 16).


Donc, en toutes choses il a dû être rendu semblable à ses frères pour pouvoir être un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple. Car ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert il peut secourir ceux qui sont tentés (Hébreux 2:17,18).


Examinons les richesses spirituelles de ce trésor de vérité :


a) Christ a souffert notre seconde mort, l'horreur ultime du désespoir le plus profond au-delà même du seuil de notre perte émouvante.


b) Il a été rendu parfait à travers ses souffrances.


c) Il est « un » avec nous.


d) Il nous appelle « frères », bref, il est plus proche de nous que les membres d'une famille le sont les uns des autres. Il n'est pas privé, ni « exempt » de la relation du « sang » par rapport à nous.


e) Quoiqu'il fût toujours Dieu dans la chair, il mit de côté les avantages de sa divinité, et il dut apprendre à se confier en Dieu, comme nous devons apprendre à nous confier en Dieu.


f) Il « participa » à la « chair et au sang » des descendants d'Adam déchus, et non pas d'Adam sans péché. Cette « chair » et ce « sang » charriaient les tentations hormonales que nous connaissons. Cependant, Jésus ne pécha pas (la tentation elle-même n'est pas le péché; le péché c'est de céder à la tentation). Il n'y a pas eu de péché en lui.


g) Spécifiquement, il n'a pas revêtu la nature des êtres sans péché, mais celle de la « semence » des descendants génétiques d'Abraham. Ainsi, dans le langage le plus fort possible, nous sommes assurés que Christ à revêtu sa nature sans péché de notre nature de péché, « afin qu'il puisse savoir comment secourir ceux qui sont tentés » (Verset 18 ).


h) Sans exception, il fut « rendu semblable » à nous.


i) Ainsi, il est devenu un « Souverain Sacrificateur » miséricordieux et fidèle, le divino humain médecin et Psychiatre de nos âmes. Son absence parfaite de péché le qualifie pour cela.


j) Dans toutes nos diverses tentations, à cause de sa totale absence de péché et de sa victoire sur le péché, il est capable de nous secourir.


Comment Christ fut-il tenté ?


Marie lui donna-t-elle notre vraie nature humaine, ou bien l'héritage de notre vraie humanité lui fut-elle refusée ? Était-il « désolidarisé » de nous ? Ce mot fut créé par Fulton Sheen dans sa défense du dogme catholique romain de l'immaculée conception. Deux fils qui sont soudés ensemble sont unis inséparablement. « Désolidariser », d'après l'opinion catholique, c'est séparer pour toujours.


L'épître aux Hébreux réitère la réponse : « Nous n'avons pas un Souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses, car il a été en tous points tenté comme nous le sommes, toutefois, il a été sans péché » (Chapitre 4:14-16). Paul dit qu'il « est né de la semence (génétique) de David selon la chair » (Romains 1:3). Il revêtit notre nature, toutefois il ne pécha pas, de sorte qu'il put nous sauver du péché existant dans notre nature.


Jésus lui-même nous dit comment il dut renoncer à sa « propre volonté » pour faire « la volonté de son Père ». Ainsi, sa vie sur terre fut une lutte constante contre les tentations identiques de satisfaire le moi, les mêmes que les nôtres (Jean 5:30; 6:38; Matthieu 26:39; Romains 15:3). Nous avons cédé au moi, et nous sommes donc des pécheurs. Christ a constamment renoncé au moi. Ainsi, il fut sans péché. Il ne fut jamais égoïste, même pas un instant. Et son altruisme lui valut la mort sur la croix.


C'est la Bonne Nouvelle fantastique ! Peu importe combien profonde ou combien forte votre tentation peut être de céder au moi. Christ fut tenté de la même façon « toutefois sans pécher ». Et ce n'est pas tout ! Il s'ensuit une conséquence extraordinaire : « Donc approchons-nous avec assurance... et trouvons grâce pour être secouru dans le besoin » (Hébreux 4:15). La similitude de chair de péché de Jésus, lui a donné la possibilité parfaite de condamner ce péché même qui vous asservit et m'asservit - jugez-le, condamner-le, détruisez-le.


Nous sommes invités à être « audacieux » en lui, et ne pas rester timidement en arrière, comme si nous étions condamnés à la défaite.


L'étrange opposition à la proximité du Sauveur


Certains nous disent que Christ n'avait pas pu être tenté comme nous le sommes, car il n'y avait pas de télévision de son temps, pas de salons de thé, pas de vodka, pas de voitures de course, etc. Mais ce jugement superficiel ne comporte pas l'élément essentiel, à savoir que toute tentation à pécher est dominée par notre amour primitif du moi; et Christ connaît tous les chemins de l'appel du péché. Sachant combien la tentation est forte, il sympathise avec nous, mais même cela n'est pas tout. La sympathie et la pitié sans plus, ne nous aideraient pas. Sa tâche continuelle est de nous sauver pour que nous ne cédions pas à ces tentations. Nous « nous approchons avec audace », et non timidement, en priant avec foi pour obtenir ce secours.


Notons qu'il faut bien insister sur le fait que bien que Christ se soit approché tout près de nous, en prenant notre nature de péché, il fut « cependant sans péché ». Pas même par une pensée ou un mot, il ne céda au tentateur. « Le prince de ce monde vient, et il n'a rien en moi », dit-il (Jean 14:30). Il demeura toujours « cet unique Saint » (Luc 1:35). La lutte contre la tentation de péché fut si acharnée et si dangereuse, qu'il sua des gouttes de sang dans son agonie (Hébreux 5:7; 13:3,4), épreuve plus terrible que toutes celles que nous avons connues.


La lutte pour abandonner votre volonté, et pour être « crucifié avec lui » peut être douloureuse, mais elle est plus facile que d'être crucifié seul et vivre la vie de résurrection « avec lui », qui en résulte, est plus facile que de vous épuiser en continuant à combattre contre le Saint-Esprit.


Une promesse magnifique spécialement pour les derniers jours


Le Seigneur a réservé quelque chose de spécial pour son peuple qui vit à la fin des temps : « À celui qui vaincra, j'accorderai de s'asseoir avec moi sur mon trône, comme j'ai aussi vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » (Apocalypse 3:21). Il accorde ce privilège spécial au moment où le péché et la tentation semblent être plus forts et plus attrayants que jamais, et quand nous, humains, sommes toujours plus faibles et plus susceptibles de tomber.


Dans ces derniers jours, le fait que le Sauveur ait pris notre chair pécheresse et déchue, constitue une vérité plus précieuse que jamais auparavant. Sa victoire n'est pas seulement un exemple pour nous (Un exemple est inutile si vous ne savez pas comment le suivre). Notre exemple devient notre Modèle qui nous entraîne. Il s'identifie à nous, et nous nous identifions à lui. Notre tentation devient sa tentation; et il s'intéresse à notre échec. Notre succès est sa victoire, car nous sommes sous un même joug avec Lui, et il tire le lourd fardeau. Notre rôle est de nous tenir auprès de lui, et de coopérer avec lui, en abandonnant notre volonté entre ses mains. Ne quittons jamais le joug heureux qui nous unit à lui (Matthieu 11:28-30). C'est le meilleur endroit où l'on puisse se trouver.


Christ savait que dans ces derniers temps, Satan mènerait des multitudes aux diverses intoxications, à l'alcoolisme, au crime, aux convoitises, au mauvais traitement des enfants, à l'homosexualité, à la pornographie, à la sexualité, à l'adultère - toutes les tentations qui semblent irrésistibles parce que nous avons une nature pécheresse. La brebis perdue a erré loin de la bergerie, plus que jamais auparavant, mais le Bon Berger va plus loin que jamais auparavant « jusqu'à ce qu'il la trouve ». Cela signifie qu'en tant que Psychiatre divin, il explore beaucoup plus profondément le pourquoi de nos faiblesses des derniers jours, et procure la guérison complète. Le péché qui abonde signifie qu'il y a une grâce qui surabonde.


Paul parle souvent de « la justice » de Christ (Cf. Romains 3:21-26; 5:18). Ces mots significatifs exigent implicitement de comprendre que par son incarnation, Christ a assumé la nature de péché et déchue de l'homme. La raison est évidente.


« La justice » est un mot ! qui n'est jamais utilisé pour des êtres n'ayant pas une nature pécheresse. On lit que les anges sont « saints » ou qu'ils ne sont pas tombés, mais jamais qu'ils sont justes. Adam et Ève avant la chute étaient innocents et saints, mais on ne lit jamais qu'ils étaient justes. Ils auraient pu former un caractère juste s'ils avaient résisté à la tentation, mais le mot justice est devenu un terme qui signifie la sainteté qui a affronté la tentation dans la nature pécheresse, et qui en a triomphé parfaitement. Et c'est ce que Christ a fait en tant que vrai homme Dieu.


Ce mot signifie justification et quelqu'un qui est sans péché ne peut pas avoir besoin de justification. Le sens premier de ce mot est le redressement de ce qui est tordu, et la correction de ce qui est injuste.


Celui qui a seulement une nature sans péché, serait saint, mais on ne pourrait pas dire qu'il est juste. Christ était sans péché, mais il « revêtit » notre nature détériorée et déchue, et avec elle mena une vie parfaite de sainteté. Cela lui donne le droit à ce nom glorieux « le Seigneur notre justice » (Jérémie 23:6).


Aussi Jude dit qu'il « peut vous préserver de toute chute, et vous faire paraître devant sa gloire, irrépréhensibles et dans l'allégresse ». L'Apocalypse corrobore cette promesse en montrant un peuple qui se tient « irrépréhensible devant le trône de Dieu ». Ainsi, il peut dire de son peuple « les noces de l'agneau sont arrivées et son épouse s'est préparée » (Jude 24; Apocalypse 12:17; 14:5,12; 19:7,8).


Le secret de sa victoire n'est pas un programme spécial d'oeuvres pour faire des efforts plus grands que jamais auparavant. Le secret, c'est de retrouver une foi plus pure que celle de toutes les générations précédentes, c'est une intimité de sympathie avec Christ jusqu'ici non réalisée, c'est d'apprécier Christ avec le coeur, c'est de « contempler » sa croix, ce qui fait fondre les cœurs glacées. Rien d'autre que cette passion nouvelle pour le Christ peut « vous garder de tomber ». L'intérêt égoïste, la peur de l'enfer, le travail pour obtenir une récompense au ciel, échoueront.


Le message du Troisième Ange et la purification du sanctuaire


Notre penchant vers le péché provient d'un sentiment d'éloignement de Dieu, et les uns des autres. Une profonde solitude s'ensuit. Comment Christ a-t-il remédié à cette situation ? La Bible révèle comment ceux qui étaient « des étrangers... n'ayant pas d'espérance et sans Dieu dans le monde... ont été rapprochés par le sang de Christ ». Il a « aboli dans sa chair l'inimitié,... pour pouvoir les réconcilier... avec Dieu... grâce à la croix, mettant par là à mort l'inimitié » (Éphésiens 2:12-17).


Beaucoup vivent année après année « sans espérance et sans Dieu dans le monde ». Mais cet éloignement fut souffert par Jésus tenté et cloué sur la croix aux dernières heures de sa vie. Personne ne s'est jamais senti aussi privé d'espérance et de félicité que lui quand il s'écria : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'a-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46).


C'est à cette heure finale de ténèbres totales que Jésus but notre coupe amère jusqu'à la lie. C'est là qu'il souffrit la vraie « mort pour tous les hommes » (Hébreux 2:9). Sentez-vous que les cieux sont d'airain en haut, que la terre est de fer en bas, que personne ne se soucie de vous que le Ciel semble avoir claqué la porte contre vous, qu'il n'y à rien devant vous que ténèbres ? C'est exactement ce que Jésus a éprouvé. Ce sont les caractéristiques de « la seconde mort ». Il la souffrit pour que nous puissions en être dispensés. Nous pouvons le remercier d'avoir enduré cette croix pour nous.


Dans son ministère final au grand Jour des Expiations, il agit avec force nuit et jour pour achever cette réconciliation dans le coeur de tous ceux qui, par la foi, sympathisent avec lui dans cette oeuvre spéciale.


On peut trouver les descriptions les plus intimes de l'humiliation, de la douleur atroce et de la victoire de Christ dans les Psaumes. Il est révélé que Christ se mit à notre place, et avait la nature de la race humaine. En lui se trouvent toutes les faiblesses de l'humanité, de sorte que tous les hommes qui peuvent être tentés trouvent en lui la force de lutter contre la tentation. Pour toute âme, il y a en Jésus-Christ la victoire totale sur elle. Les Psaumes 22 et 69 disent ses cris de douleur sur sa croix.


À cette heure sombre où il souffrit seul, il lança ce glorieux pont sur l'abîme d'aversion créé par le péché. Sa magnifique réussite s'appelle « l'expiation, la réconciliation », le fait de réunir en un seul ceux qui ont été séparés - nous et Dieu.


Cette aversion non guérie par une connaissance de l'Évangile, est la raison fondamentale pour laquelle tant de jeunes cherchent une intimité physique illicite, maintenant plus que jamais auparavant. Leur âme a faim et est avide de la réalité que seule la réconciliation avec Christ pourrait satisfaire. Les effrayer avec des avertissements au sujet de la grossesse, du SIDA, de l'avortement ou de l'enfer, ne les aide pas à résister à la tentation, car ses racines sont trop profondes. Avec le SIDA qui sévit, le monde comprend enfin que le péché est un suicide. Mais la peur de l'enfer est impuissante pour sauver du péché.


L'espoir d'une récompense est également inefficace, d'où le haut pourcentage de jeunes qui ont un « sentiment religieux », et qui cèdent à la tentation. Le péché qui abonde a besoin de la grâce qui surabonde – révélation de la proximité du Sauveur, la conscience qui traverse l'esprit et pénètre jusqu'au fond du coeur. Seuls ceux qui ont reçu la réconciliation peuvent réussir à dispenser cette grâce aux jeunes. Mais le glorieux message de la justice de Christ rentre en possession de son bien pour faire face aux besoins.


C'est Dieu qui nous a créés mâle et femelle, et nous a doués d'attraction sexuelle. Et il a alors déclaré cela « très bon ». Le sexe a précédé le péché; donc le péché ne peut pas être inhérent au sexe dans le mariage. Le péché existe seulement dans la perversion égoïste et impie de la sexualité.


Mais durant bien des siècles d'errance loin de la vérité de l'Évangile, le grand ennemi a entouré tout ce qui concerne le sexe d'une atmosphère de honte et de péché inhérent. Ainsi, comme on l'a vu dans les mots de Fulton Sheen, l'idée surgit d'une « immaculée conception » pour la vierge Marie. Cela la rend si « unique », dit-il, qu'en Marie il n'y avait presque rien de... terrestre ». C'est une façon polie de dire qu'elle n'était pas un être humain normal au point de vue sexuel. Dans sa nature « tout était céleste », ajoute-t-il. En tant que son Fils, le « Christ » de Sheen doit aussi être « désolidarisé » et « exempt » de notre humanité sexuelle. Il ne doit rien connaître de la sexualité attribuée par Dieu. Cette perversion de la vérité vient du concept païen, hellénistique et évolutionniste du sexe comme étant purement un instinct animal.


En contraste, la Bible présente un Sauveur divin qui assuma notre humanité collective totale, et « cependant fut sans péché. Croire en lui inclut la gratitude de nous avoir créés mâle et femelle; on doit le louer pour le don du sexe dans le mariage, et se réjouir de notre sexualité. Par la foi, nous lui offrons notre sexualité, afin qu'il puisse la sanctifier, et en faire une source de joie pour toute la vie, dépourvue du poison de la culpabilité ou de la honte, et afin de permettre à l'amour pur d'agapè de la motiver.


Une telle foi remet à leur place les dix commandements. « Tu ne commettras pas d'adultère », ne devient plus une défense qui tue la joie, mais une promesse de victoire sur la sexualité égoïste et illicite. Elle est transformée en une assurance que l'amour altruiste de Christ (qui « ne nuit pas au prochain », Romains 13:10) peut toujours nous maîtriser. Et il en résulte le bonheur véritable.


Valeur pratique de la proximité de Christ à notre égard


On demande souvent : Comment peut-on vivre tout près de Jésus ? D'abord, croire combien il est venu tout près de nous. Puis, tout naturellement, le coeur sincère qui attache du prix à cette intimité s'identifie à lui sur sa croix. Paul dit que son égo est « crucifié avec Christ » (Galates 2:20) .


Bien sûr, cela ne signifie pas que celui qui croit en Christ rampe toujours dans la poussière de la dépréciation de soi. Son sentiment du respect du moi n'est jamais brisé. Être « crucifié avec Christ » signifie être ressuscité avec Lui; « ce n'est plus moi qui vis, mais Christ vit en moi ». David dit : « Il m'a retiré de la fosse dangereuse, du sable mouvant et mortel; il me mit en sécurité sur un roc et m'a rendu solide » (Psaumes 40:2).


Et en méprisant tout notre orgueil, on répudie totalement tout sentiment qui fait dire « je suis plus saint que toi ». Plus on est proche de Christ, plus on se sent pécheur et indigne. Nous ne devons jamais nous juger, ni nous donner des notes. Nous ne devons jamais prétendre être sans péché, car « si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous ». C'est seulement quand, continuellement nous « confessons nos péchés, qu'il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:8,9).


L'hérésie orgueilleuse et arrogante du perfectionnisme ne peut jamais élever sa vilaine tête là où la vérité de la justice de Christ est appréciée parce que le chant de tous les coeurs aura pour but de donner gloire uniquement à « Christ notre justice ».