1) L'idée catholique considère que la justification est accordée exclusivement par l'église catholique au moyen des sacrements : « L'instrument qui en est la cause est le sacrement du baptême ». « Le sacrement de la pénitence » doit nécessairement être administré par la même église. Également « la confession sacramentelle... l'absolution sacerdotale », « les jeûnes, les aumônes, les prières et les autres exercices pieux » sont nécessaires (Concile de Trente, 6e session, Chapitres VII; Chapitre XIV, d'après Philip Schaff, The Creeds of Christendon, Vol. II, pp.89-118). En contraste, le Nouveau Testament enseigne la justification par la foi en Christ seul, par l'instrument du Saint-Esprit, non pas une église, ni une hiérarchie.


2) L'opinion catholique nie que le sacrifice de christ ait rendu Dieu favorable à l'humanité entière dans ses rapports avec Dieu. « Bien qu'il soit mort pour tous, cependant tous ne bénéficient pas de sa mort, mais seuls ceux à qui le mérite de sa passion est communiquée » par les sacrements de l'Église (Trente, Chapitre III). En contraste, la Bonne Nouvelle des apôtres dit que légalement « tous sont justifiés gratuitement par sa grâce au moyen de la rédemption qui est en Christ Jésus ». « Par l'acte juste d'un seul Homme, le don gratuit a été accordé à tous les hommes, et a entraîné la justification de vie ». Il est lui-même la propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier, « l'Agneau de Dieu... ôte le péché du monde » (Romains 3:24; 5:18; 1 Jean 2:2; Jean 1:29). L'action judiciaire succédant à une seule offense (celle d’Adam), s'acheva par un verdict de condamnation, mais l'acte de grâce, succédant à tant de méfaits, s'acheva par un verdict d'acquittement et la vie pour tous les hommes » (Romains 5:16,18). Même Luther et Calvin ne purent pas voir clairement cette grande vision néotestamentaire de ce que Christ accomplit sur sa croix en mourant effectivement pour le monde entier.


3) Dans la justification catholique romaine, le croyant n'est pas uni à Christ au moyen de la foi par l'imputation gratuite de toute la justice de Christ, mais Dieu pénètre graduellement son âme d'une justice inhérente qui est méritoire, de sorte que les Catholiques persévérants « auront vraiment mérité la vie éternelle... s'il arrive, cependant, qu'ils meurent dans la grâce » (Trente, Chapitre XVI). L'Évangile reconnaît que le croyant n'a jamais un iota de mérite en lui-même, ni aucune justice inhérente en lui-même; la justice existe seulement en Christ, et le croyant la reçoit seulement par la foi. Le concile de Trente ne peut jamais vraiment procurer l'assurance de la justification. Il y a toujours le « si » persistant qui continue jusqu'au moment même de la mort.


4) Le Concile de Trente enseigne que « les adultes… peuvent... se convertir pour leur propre justification en acceptant gratuitement ladite grâce, et en coopérant avec elle ». Cette « grâce de Dieu... pressentie », précède la justification et exige d'abord une « disposition ou préparation, suivie de la justification elle-même ». Les chapitres VI et VII de Trente indiquent bien des sujets de la « préparation » que le pécheur doit faire avant de pouvoir être justifié. Voici « ce qui précède la justification » (Chapitre V; Chapitre VII; Chapitre VIII). L'Évangile reconnaît que l'homme ne joue pas de rôle du tout dans sa justification, et ne peut pas faire de préparatif, ni faire quoi que ce soit pour la « précéder ». Elle fut accomplie entièrement par Christ, et tout ce que le croyant peut faire, c'est de la recevoir, de l'accepter, de croire et d'apprécier l'oeuvre achevée de Christ et de cesser d'empêcher cette foi dynamique de créer l'obéissance par amour.


5) L'opinion catholique encourage le doute et la crainte : « Chacun, quand il regarde sa personne, ses propres faiblesse et indisposition, peut avoir de la crainte et de l'appréhension touchant sa propre grâce, étant donné que personne ne peut savoir avec la certitude de la foi, qui ne peut pas être sujette à l'erreur, qu'il a obtenu la grâce de Dieu ». « Si quelqu'un dit qu'il est nécessaire pour tous, pour obtenir la rémission des péchés, qu'il croit avec certitude... que ses péchés lui sont pardonnés : qu'il soit anathème » (Chapitre IX; Canon XIII). Le message de l'Évangile reconnaît qu'« à chacun d'entre nous est accordée la grâce selon la mesure du don de Christ » et encourage la confiance complète dans le don de cette grâce (Éphésiens 4:7).


6) L'opinion catholique ne réussit pas à voir que l'humanité déchue entière, qui est « en Adam », est corporellement « en Christ » en vertu de son sacrifice. Le message de l'Évangile considère le péché comme une résistance incrédule et constante à Christ qui « attire tous les hommes à lui », s'ils veulent cesser de résister. Christ a déjà souffert la seconde mort « pour tous » et ainsi personne ne pourra souffrir finalement pour ses péchés, à moins qu'il soit incrédule et rejette ce que Christ a fait pour lui (Jean 12:32; Hébreux 2:9; Jean 3:17,18).


7) Ainsi l'église catholique nie nettement que la justification provient de la foi seule. Quand elle dit que la justification « rend juste », son idée est diamétralement opposée à celle du message de l'Évangile. La « justification » catholique est introduite, inhérente, et méritoire, et non uniquement due à la foi : « personne ne doit s'enorgueillir de la foi seule, s'imaginant que par la foi seule il devient un héritier, et qu'il obtiendra l'héritage » (Trente, Chapitre XI).


L'Évangile traverse des siècles de brouillard catholique et protestant, pour accéder à la vision plus claire de la vérité éclatante du Nouveau Testament.